In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Évaluation de programmes en prévention du suicide, F. Chagnon et B.L. Mishara (dir.), ISBN 2-7605-1282-7 • D1282N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C h a p i t r e 7 L’AUDIT CLINIQUE Une expérience québécoise Johanne Renaud • Alain Lesage Johanne Boivin • Christian Legendre • Patricia Garel Annick Bernier • Claude Marquette En France, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES), créée par ordonnance le 24 avril 1996, compte parmi ses missions celle de promouvoir l’évaluation des pratiques professionnelles. Or, en 1999, sur son initiative, des audits cliniques portant sur la prise en charge hospitali ère des personnes ayant fait une tentative de suicide ont été réalisés dans soixante établissements. Répartis dans dix régions, les établissements de santé qui se portaient volontaires disposaient d’un programme régional de prévention inspiré d’un référentiel élaboré à partir des recommandations que l’ANAES avait adoptées en 1998. La méthode de l’audit clinique propose une évaluation qui permet de comparer les pratiques de soins à des références admises pour mesurer leur qualité et leurs résultats dans le but de les améliorer. Cet audit porte sur la prise en charge des jeunes ayant fait une tentative de suicide. Il s’intéresse à l’accueil aux urgences hospitalières, à la réponse hospitali ère et au projet de sortie. Selon le référentiel, une triple évaluation 116 • Évaluation de programmes en prévention du suicide© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Évaluation de programmes en prévention du suicide, F. Chagnon et B.L. Mishara (dir.), ISBN 2-7605-1282-7 • D1282N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés somatique, psychologique et sociale doit être réalisée. Les acteurs concernés par l’audit sont les professionnels de la santé susceptibles de prendre en charge des suicidants. Au Québec, dans le contexte de la coopération France-Québec, l’Hôpital Sainte-Justine a participé à une étude pilote utilisant la méthode de l’audit clinique auprès d’une population de jeunes ayant fait une tentative de suicide et s’étant présentés à l’urgence de l’hôpital. L’objectif de cette étude pilote était de vérifier si les critères de l’audit clinique utilisés en France pouvaient être appliqués au Québec. Cette étude a été réalisée sur un groupe de patients de moins de dix-huit ans reçus à l’urgence d’un hôpitalpédiatrique québécois. Cette expérience soulève quelques questions: les critères utilisés dans cet audit sont-ils «exportables» à un milieu de pratique culturel différent, à un groupe de patients d’âge sensiblement différent? Les référentiels sous-jacents à ces critères s’appliquent-ils de manière similaire ou non? En quoi ces référentiels peuvent-ils moduler les résultats? Cette étude pilote stimulera la réflexion des membres de l’équipe traitante quant à la pratique adoptée à l’urgence de l’hôpital. 7.1. Le milieu d’étude Fondé en 1907, l’Hôpital Sainte-Justine est la plus importante institution pédiatrique francophone d’Amérique du Nord. En 1995, il est officiellement devenu, au sein du réseau québécois de la santé, le Centre hospitalier universitaire (CHU) mère-enfant. L’Hôpital Sainte-Justine possède 450 lits et cinquante-cinq berceaux. Chaque année, près de 4000 enfants y naissent et plus de 18000 patients y sont hospitalisés. Dans cet hôpital, une cinquantaine de cliniques externes accueillent annuellement plus de 260000 patients et on compte 80000 consultations à l’urgence. Les services de psychiatrie externe et interne sont offerts aux enfants, aux adolescents et aux familles par plus de vingt pédopsychiatres et soixante-quinze professionnels qui s’y consacrent à temps complet. Au service de psychiatrie interne de l’adolescence , on compte douze lits d’hospitalisation et dix places...

Share