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C H A P I T R E 10 10 10 10 10 Programme Hostel Outreach de Toronto Travailler avec les personnes sans domicile fixe et vivant avec un problème grave de santé mentale Jennifer Pyke, R.N., M.H. Sc. Community Resources Consultants of Toronto Sheryl Lindsay, M.S.W. Community Resources Consultants of Toronto Traduit de l’anglais par Claude Leclerc Université du Québec à Trois-Rivières 254 Manuel de réadaptation psychiatrique RÉSUMÉ Ce chapitre présente des aspects spécifiques liés à la situation des personnes aux prises avec un problème grave de santé mentale et qui n’ont pas de domicile fixe depuis longtemps. Il présente plus précisément une clientèle de femmes qui fréquentent les refuges de Toronto ou qui vivent dans les rues. Le programme Hostel Outreach (HOP) a été démarré en 1988 en réponse au nombre croissant de personnes sans domicile fixe aux prises avec un problème grave de santé mentale fréquentant les refuges, une situation qui s’est accentuée durant la dernière décennie. Cet article souligne les facteurs déterminants du développement du HOP, incluant la philosophie et les valeurs de l’organisation et du programme, les ressources humaines, les activités, les collaborations, la défense des droits des clients et le développement. De plus, ce chapitre s’intéresse à certaines barrières systémiques qui limitent l’utilisation d’autres services de santé mentale par cette clientèle. ABSTRACT This chapter will identify issues that are particular to the needs of persons with serious and persistent mental health problems who experience long periods of homelessness. The client group of focus will be women who use the emergency shelter (hostel) system in Toronto or are living on the streets. The Hostel Outreach Program (HOP) was instituted in 1988 to respond to the increasing number of homeless people with serious mental health problems who were using the shelters : a concern that has only increased over the last decade. The paper will highlight key factors in the development of HOP, including organizational and program philosophy and values, staffing, service activities, collaboration, and advocacy and development. Systemic barriers to other components of the mental health system will be explored. [3.147.42.168] Project MUSE (2024-04-19 00:28 GMT) Programme Hostel Outreach de Toronto 255 La présence de plus en plus visible dans nos villes de personnes sans domicile fixe et vivant avec un problème grave de santé mentale est un phénomène plutôt récent. Un bref retour sur le passé nous permet de constater que les personnes sans domicile des années 1950 et 1960 étaient pour la plupart des hommes âgés vivant avec un problème d’abus d’alcool. Ils étaient présents dans certains secteurs des centre-villes, reconnus comme les quartiers des clochards (Rossi, 1990). Cet auteur mentionne que la majorité d’entre eux pouvaient trouver un lit dans divers types de refuges et qu’un nombre limité dormait dans les rues. On prévoyait à cette époque que le problème des personnes sans domicile fixe n’existerait plus dès les années 1970. Au contraire, durant les années 1980, le nombre de personnes sans domicile fixe augmenta de façon draconienne et leurs caract éristiques sont alors devenues très différentes de celles qui avaient été observées précédemment. 1. LA CLIENTÈLE Aujourd’hui, ce sont des hommes jeunes pour la plupart qui proviennent de minorités ethniques, qui vivent des situations de pauvreté beaucoup plus graves et qui disposent d’un nombre de places pour passer la nuit beaucoup plus limité. Parmi ceux-ci, on estime qu’environ le tiers vit avec un problème grave de santé mentale. De plus, de nouvelles populations sans domicile sont apparues : des femmes et des familles. Durant les années 1950 et 1960, les femmes comptaient pour moins de 3 % de la population des personnes sans domicile alors qu’au milieu des années 1980, cette proportion avait augmenté à environ 25 %. On estime que durant la dernière décennie, la population sans domicile a augmenté de 40 % aux États-Unis (Dickey, 2000). Les risques de mortalité et de morbidité sont beaucoup plus élevés pour les personnes sans domicile que pour le reste de la population (Sullivan et al., 2000b ; Kushner, 1998). Les probabilités d’être...

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