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© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 HAPITRE 6 C LA MUTATION DU POLITIQUE ET DE L’ÉTHIQUE À L’HEURE DE LA GLOBALISATION Au-delàdulibéralisme etducommunautarisme ANDRÉ LACROIX Université de Sherbrooke © 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 [3.146.65.212] Project MUSE (2024-04-19 10:18 GMT) © 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 L a volonté de reconnaissance se fait de plus en plus insistante au sein de nos communautés tandis que les pressions pour revoir notre conception de la citoyenneté se multiplient de part et d’autre de l’Occident. Individualistes, nos sociétés semblent avoir troqué les projets collectifs pour les projets individuels, lesquels se traduisent souvent par des demandes de reconnaissance (Honneth, 2000 ; Taylor, 1992) qui reflètent les valeurs et les intérêts de chacun. Ces nombreuses demandes peuvent toutefois être contradictoires, ce qui amène les citoyens à chercher une nouvelle manière d’assumer leur vie collective et de se percevoir comme communauté. Dans ce dernier cas, les propositions ne manquent pas pour redéfinir la relation du citoyen à la communauté et repenser la nature du lien social à la source de la citoyenneté : d’une citoyenneté multinationale (Seymour, 2002a) à la disparition pure et simple du concept de citoyenneté (Schnapper, 2000) en passant par diverses formes alternatives de citoyennet é comme la citoyenneté cosmopolitique (Chambers et Kymlicka, 2002). Cette quête identitaire reflète le malaise actuel de nos sociétés face à la globalisation culturelle et sociale (Hardt et Negri, 2000) qui se superpose à la mondialisation des échanges et la dépasse largement1. 1. Nous réserverons le terme de globalisation au phénomène de mondialisation dans son ensemble, c’est-à-dire au phénomène compris dans ses retombées culturelles, politiques, sociales et économiques. Il va sans dire que le terme de globalisation englobe celui de mondialisation, alors que l’inverse est inexact. Il nous apparaît important d’introduire cette distinction pour deux raisons : 1) rappeler d’abord les différentes implications de ce phénomène qui est beaucoup plus que simplement économique ; 2) ne pas confondre mondialisation et globalisation, comme plusieurs auteurs le font en traduisant trop rapidement de l’anglais « globalization » pour l’équivalent français. 98 Reconnaissance et citoyenneté© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 Avec la perte des références politiques, la globalisation tend à effacer les repères moraux et nous oblige à repenser notre conception du politique et de l’éthique en fonction d’un seul credo : l’individualisme contemporain . Tandis qu’au fil de l’évolution de nos sociétés démocratiques marchandes la mondialisation des échanges économiques s’est accrue au point de menacer le paradigme de l’espace politique qu’est l’État, la globalisation a poussé un cran plus loin la menace en contribuant à l’effacement des morales collectives, ce qui laisse l’individu sans repères identitaires (politique) et moraux (éthique) pour justifier ses décisions. Face à ce double phénomène, les gouvernements occidentaux hésitent entre deux positions : défendre cette globalisation au nom des thèses libérales ou re-moraliser l’espace public par la revalorisation de la communaut é. Aucune de ces propositions ne parvient toutefois vraiment à s’imposer, chacune oubliant une dimension importante de la vie en société. D’où l’intérêt d’explorer de nouvelles solutions entre les thèses libérales qui oblitèrent trop rapidement l’État-nation au profit d’un agent social désincarné (Sandel, 1984) et les thèses communautariennes...

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