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© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Développement local, économie sociale et démocratie, M. Tremblay, P.-A. Tremblay et S. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1182-0 C H A P I T R E 1 1 ÉCONOMIE SOCIALE ET ÉVALUATION État du dossier au Québec Nancy Neamtan Depuis la Marche des femmes contre la pauvreté au printemps 1995, les deux grands sommets socioéconomiques tenus au Québec en 1996 et l’entrée en scène au cours de la même année du Chantier de l’économie sociale, l’économie sociale (ÉS) fait l’objet au Québec d’un développement considérable et a soulevé un important débat de société auquel participent le milieu de la recherche universitaire, les mouvements communautaire et syndical, le mouvement des femmes, de même que le gouvernement du Québec. Cet essor de l’ÉS est le résultat d’une longue démarche de réseautage et de construction de partenariats aux niveaux local, régional, national et même international entreprise par le Chantier de l’économie sociale et les acteurs de l’ÉS il y a maintenant presque cinq ans. L’intérêt que revêt l’ÉS pour la société québécoise n’est plus à prouver. Néanmoins, l’apport des entreprises de l’ÉS au développement socioéconomique du Québec reste encore fortement sous-estimé. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer ce phénomène. 218 Développement local, économie sociale et démocratie© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Développement local, économie sociale et démocratie, M. Tremblay, P.-A. Tremblay et S. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1182-0 En premier lieu, et malgré le chemin parcouru, l’ÉS reste encore une réalité méconnue pour une partie non négligeable de la population . En conséquence, certains ont tendance à réduire l’apport de l’économie sociale à la réintégration sociale et professionnelle de publics en difficulté et à la production de biens et services délaissés par l’État et le marché. Pourtant, la valeur sociale ajoutée de l’ÉS se répercute dans d’autres sphères comme la dynamisation de l’économie locale, la création de liens sociaux, l’établissement d’un climat de confiance avec les acteurs locaux, etc. En deuxième lieu, le potentiel de l’ÉS est loin d’être entièrement exploité. De nombreuses activités économiques qui ne sont, ne peuvent ou ne doivent pas être prises en charge par l’État et le secteur privé restent encore à développer, d’autant plus que les besoins sociaux sont loin d’être entièrement satisfaits. En troisième lieu, seulement quelques rares études ont à l’heure actuelle essayé de rendre compte de la performance sociale et économique de ce nouveau secteur d’activité, aussi bien sur le plan microscopique (l’entreprise) qu’au niveau macro (la société). Or, l’évaluation est un enjeu fondamental du processus de connaissance et de reconnaissance des réalisations de l’ÉS. En effet, nous croyons que les démarches évaluatives devraient permettre de mieux saisir la spécificit é de l’ÉS, de qualifier à leur juste valeur les retombées micro et macro de ses activités et de cerner les conditions à réunir pour que les initiatives qui s’en réclament s’inscrivent dans un nouveau modèle de développement visant à rendre l’économie et la société davantage plurielles et démocratiques. Bien que le Chantier de l’économie sociale s’intéresse à l’ensemble des problématiques soulevées, nous axerons ce texte sur la question de l’évaluation de l’ÉS, et plus précisément sur l’état d’avancement du dossier au Québec. Dans un premier temps, nous ferons un rapide survol des derniers événements qui ont marqué le processus de reconnaissance de l’économie sociale au Québec. Nous présenterons le Chantier de l’économie sociale et rappellerons la définition de l’ÉS qui fait actuellement consensus chez les principaux acteurs sociaux...

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