In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Développement local, économie sociale et démocratie, M. Tremblay, P.-A. Tremblay et S. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1182-0 C H A P I T R E 4 MOUVEMENTS SOCIAUX ET DÉMOCRATIE LOCALE Le renouvellement des stratégies de développement des communautés (1990-2000) Louis Favreau Chaire de recherche en développement communautaire, Université du Québec à Hull 1. COMMUNAUTÉS LOCALES Voilà déjà près de quinze ans, notamment avec la création des premières corporations de développement économique communautaire (CDÉC) dans la région de Montréal, que les mouvements sociaux locaux (organisations communautaires, groupes de femmes et groupes écologiques) ont pris le tournant du DÉC comme stratégie de développement local. C’est qu’aujourd’hui plus qu’hier, leur implication dans la production de services , la création d’emplois et la revitalisation économique et sociale de communautés locales est croissante. Pourquoi ? Parce que, comme composante d’un troisième pôle de l’économie, l’associatif est engagé non seulement dans la revendication auprès des pouvoirs publics du transfert de la richesse collective à des groupes de la société qui en ont moins mais également dans la production de richesses avec, par et pour ces groupes et ces communautés en difficulté. Cet engagement nous conduit aujourd’hui, malgré toutes les difficultés et tensions que cela induit, à disposer de meilleures assises pour la démocratie locale. 86 Développement local, économie sociale et démocratie© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Développement local, économie sociale et démocratie, M. Tremblay, P.-A. Tremblay et S. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1182-0 En effet, dans la décennie 1990, les mouvements sociaux locaux ont ouvert de nouveaux chantiers : d’abord celui de l’insertion par le travail, notamment par l’intermédiaire des Carrefours jeunesse-emploi et des entreprises d’insertion (Assogba, 2000 ; Favreau, 1998) et celui des nouvelles formes d’entraide socioéconomique (Fréchette, 2000). Mais aussi, en milieu urbain de régions ou dans les grands centres comme Montréal, ces mouvements ont également opéré un saut qualitatif en mettant sur pied des projets et des dispositifs de solidarité économique de quartier (Favreau et Lévesque, 1999). C’est l’expérience québécoise du développement local en milieu rural (Deschênes et Roy, 1994) mais surtout l’expérience américaine des corporations de développement communautaire (Favreau, 1994) qui ont inspiré ce virage. Mentionnons ici les principaux réseaux qui se sont formés dans la dernière décennie autour de la seule question de l’emploi : 1) un réseau de quelque 100 Carrefours jeunesse-emploi (CJE) ; 2) quelque 200 organismes communautaires de formation de la main-d’œuvre ; 3) un réseau d’une cinquantaine de corporations de développement communautaire (CDC); 4) un réseau de corporations de développement économique communautaire (17 CDÉC) ; 5) une centaine d’entreprises communautaires ou d’insertion ; 6) plusieurs dizaines de fonds locaux et régionaux de développement. Le réseautage de cet ensemble dans un cadre national , notamment d’une Coalition des organismes communautaires de développement de la main-d’œuvre (400 associations), puis celui d’un réseau des réseaux, le Chantier de l’économie sociale (lequel regroupe des représentants de toutes les organisations communautaires, de femmes, groupes écologiques, associations syndicales et coopératives), donne à ces initiatives une capacité accrue de négocier et de changer d’échelle d’intervention (du micro ou macro). 1.1. Les principales caractéristiques de ces innovations sociales Animée par le militantisme économique des mouvements sociaux locaux et dynamisées par des structures d’accompagnement inédites, la nouvelle stratégie du développement local s’appuie sur les éléments suivants : 1) une approche intégrée, tout à la fois économique et sociale ; 2) une intervention fortement territorialisée ; 3) une approche multipartenaire mettant à contribution les secteurs public, associatif et privé ; 4) la multiactivité (soutien à des entreprises locales en difficulté, formation des populations r...

Share