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CHAPITRE II EXCLUSION ET INSERTION DES JEUNES DANS LA SOCIÉTÉ DE LA MODERNITÉ AVANCÉE 1. DÉCENNIE 1980-1990 ET EXCLUSION DES JEUNES Pour mieux saisir le caractère nouveau de la participation directe du mouvement communautaire dans l’insertion des jeunes, il est indispensable de remonter à la crise économique des années 1980 où le chômage a pris de l’ampleur dans la plupart des pays industrialisés. Comme le montre le tableau 1 qui présente les données statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le taux de chômage est passé de 5,8 % en 1980 à 7,8 % en 1985 dans l’ensemble des pays industrialisés ; il a rebaissé à 6,1 % en 1990 pour remonter de nouveau à 8,0 % en 1993 et est demeuré stable autour de 7 % en 1997-1999. Dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, le taux de chômage a fait un bond spectaculaire, passant de 6,4 % en 1980 à 10,5 % en 1985. Il est tombé à 8,1 % en 1990 et a rebondi à 10,9 % en 1993 et à 10,7 % en 1997. La France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont vu chacun leur taux de chômage augmenter entre 1980 et 1985, puis entre 1993 et 1997. Seuls les États-Unis et le Japon ont connu une relative stabilité de leur taux de chômage durant ces années. 30 Insertion des jeunes, organisation communautaire et société TABLEAU 1 Taux de chômage (% de la population active)(a) (a) Taux standardisés ; (b) Allemagne unifiée après 1990 ; (c) Premier trimestre. Source : OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE, Paris, juin 1999. Tiré de L’état du monde. Annuaire économique et géopolitique mondial 2000, Montréal, Les Éditions du Boréal, 1999 et Paris, Éditions La Découverte, 1999. Le Québec n’a pas été épargné par la crise économique des années 1980 et du début des années 1990. Après avoir atteint un point culminant de 13,9 % en 1983, son taux de chômage a baissé à 9,3 % en 1989, pour ensuite remonter jusqu’à 13,2 % en 1993 dans l’ensemble de la population active, puis a baissé de nouveau depuis cette période. Estimé à 10,6 % en 1998, il a régressé quelque peu, à 9,6 %, en juin 199921 . Si dans les années 1980 les jeunes Québécois ont connu un haut taux de chômage, ils ont par contre été moins affectés durant les années 1990. C’est le groupe des 15 à 24 ans qui a surtout bénéficié du regain de l’économie. De 21,7 % qu’il était en 1981, le taux de chômage a régressé dans cette catégorie d’âge au cours des années 1990 et se situe alors environ autour de 20 %22 . Dans l’Outaouais, région où est né le concept du carrefour jeunesse-emploi, la situation des jeunes en ce qui regarde le marché du travail est aussi alarmante en ce début de la décennie internationale de la jeunesse (1980-1990). Le tableau 2 nous en donne une idée. 21. Roch Côté, Québec 2000. Rétrospective du XXe siècle, Montréal, Éditions Fides, 1999, p. 180182 . 22. Ibid., p. 182. 1976 1980 1985 1990 1993 1997 1999(c) Pays industrialisés 5,4 5,8 7,8 6,1 8,0 7,3 7,0 Union européenne 5,0 6,4 10,5 8,1 10,9 10,7 9,6 États-Unis 7,6 7,0 7,1 5,6 6,9 4,9 4,3 Japon 2,0 2,0 2,6 2,1 2,5 3,4 4,6 RFA(b) 3,7 2,9 7,1 4,8 7,9 10,0 9,0 France 4,4 6,2 10,2 8,9 11,7 12,4 11,4 Italie 6,6 7,5 9,6 10,3 10,2 12,1 12,1 Royaume-Uni 5,6 6,4 11,2 6,9 11,4 7,0 6,3 [3.147.42.168] Project MUSE (2024-04-25 09:03 GMT) Exclusion et insertion des jeunes dans la société de la modernité avancée 31 TABLEAU 2 Taux de chômage selon l’âge, Outaouais et Québec, 1981 Au début des années 1980...

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