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© 2001 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Géographie et société, Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif (dir.), ISBN 2-7605-1090-5 INTRODUCTION GÉOGRAPHIE ET SOCIÉTÉ VERS UNE GÉOGRAPHIE CITOYENNE Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif* Université du Québec à Montréal Les livres ont une histoir e. Celle-ci débute avec la publication du pr emier volume de la collection Géographie contemporaine L’éducation géographique , formation du citoyen et conscience territoriale (Klein et Laurin, 1998), présenté comme une contribution à la réflexion sur la place et le rôle de la géographie dans la formation du citoyen. Selon ce pr ogramme, la réflexion s’est poursuivie sur le rôle social de la géographie et, notamment , sur la nécessaire mise à jour des connaissances géographiques utiles pour justement r emplir ce rôle et répondr e à la demande sociale. Or , d’autres l’ont également constaté, ce travail évolue dans un certain paradoxe entre l’importance de plus en plus grande des questions spatiales et territoriales dans les sociétés et la faible présence des géographes là où ces débats se font et où les décisions se prennent (Knafou, 1997). Ainsi, jamais les concepts d’espace et de territoir e n’ont été aussi présents dans les tentatives d’explication et d’interprétation que suscitent les multiples * laurin.suzanne@uqam.ca – klein.juan-luis@uqam.ca – car oletardif@hotmail.com 2 Géographie et société© 2001 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Géographie et société, Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif (dir.), ISBN 2-7605-1090-5 transformations sociales, politiques et économiques de nos sociétés. Jamais n’avait-on autant parlé, du moins au cours de l’histoir e récente, de phénomènes territoriaux telles la mondialisation, l’émergence du local ou la décentralisation. Jamais l’envir onnement n’avait soulevé autant de débats, aussi bien au niveau local qu’à l’échelle globale. Jamais, non plus, n’avait-on disposé d’outils de r eprésentation du territoire aussi performants que les systèmes d’information géographique. En fait, jamais l’information géographique n’avait été r endue aussi accessible, surtout grâce aux technologies d’information et de télécommunication qui bouleversent les notions de proximité et de distance. Or, force est de constater que les géographes sont peu présents dans ces débats, comme s’ils ne prenaient pas pleinement la mesur e de la géographie. Comment comprendre autrement le désengagement des géographes du débat sur les enjeux territoriaux liés à la question nationale québécoise , par exemple ? Au Québec, durant l’année 2000, de nombreux écrits, débats publics et conférences provenant du vaste spectre des disciplines sociales ont permis l’expr ession d’une grande diversité d’idées et de points de vue sur cette question où les géographes ont pourtant brillé par leur absence. Autre exemple : au moment où tous s’accor dent pour dire que la mondialisation pose le défi d’une citoyenneté informée des différentes possibilités qu’offre le territoire, comment comprendre que le ministère de l’Éducation du Québec réduise de façon significative le nombre d’heures allouées à l’enseignement de la géographie à l’école, et ce, sans susciter aucune réaction de la collectivité, pas même des géographes1 ? La société québécoise a une conscience territoriale faible, disions-nous dans L’éducation géographique. Encore faut-il que les institutions géographiques pr ennent la r esponsabilité qui leur r evient en premier lieu de promouvoir son renforcement. Il y a certes un décalage, qu’il nous faudrait d’ailleurs étudier et comprendre plus à fond, entr e le savoir géographique institutionnel, de plus en plus dévalorisé faut-il le souligner , et la vitalité de la demande sociale à cet égard. En effet, il y a un hiatus...

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