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© 2001 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Géographie et société, Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif (dir.), ISBN 2-7605-1090-5 Commentaire EXPERTISE GÉOGRAPHIQUE ET DEMANDE SOCIALE QUELLE RELATION ? Martin Vanier* Institut de géographie alpine Université Joseph-Fourrier, Grenoble La question de l’adéquation entr e la géographie et la demande sociale doit être posée dans les termes suivants. Selon moi, la géographie est avant tout un savoir savant, donc une science, considérée en France comme nécessaire à la formation du citoyen. Dans certaines circonstances et à certaines conditions, la géographie est aussi un ensemble de compétences ; cela dépend évidemment de la natur e de la formation et de la façon dont l’individu porteur du savoir savant va s’en servir . Je ne cr ois pas que la géographie puisse être considérée comme un métier. Il y a des métiers qui incluent des savoirs et des compétences géographiques tels que l’urbanisme, l’aménagement ou la cartographie, mais je pense que la géographie en tant que telle n’est pas un métier et n’a pas à l’être, de même que l’histoir e n’est pas un métier, ni la sociologie, ni la mathématique. Je pense que la géographie n’est pas et n’a pas à être un métier. * martin.vanier@ujf_grenoble.fr 228 Géographie et société© 2001 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Géographie et société, Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif (dir.), ISBN 2-7605-1090-5 Ainsi, la question de l’adéquation de la géographie à la demande sociale implique certes de fair e appel à la capacité de la géographie de produire des savoirs et des compétences qui caractérisent en quelque sorte les métiers. Mais je pense que la question concerne surtout la capacit é de la société, de l’économie, des mar chés d’inventer des métiers qui répondent à une demande sociale dans laquelle il peut se tr ouver soit un besoin d’information géographique, soit un besoin de compréhension et de maîtrise d’événements géopolitiques, soit un besoin et une maîtrise de la gestion environnementale. Tout se joue donc dans la capacité de la société à savoir dir e, inventer et financer de nouveaux métiers auxquels les géographes, comme beaucoup d’autres scientifiques, doivent contribuer . Cela veut dir e par exemple inventer des marchés comme celui de la navigation r outière par cartographie automobile, ce qui r eprésente quelque chose d’assez consid érable lorsqu’on connaît le par c d’automobiles dans le monde, ou celui de la protection du paysage qui est en train d’émer ger dans le champ des collectivités locales, ce qui va immanquablement déboucher sur des besoins professionnels nouveaux. Il y a des métiers qui ne sont pas encor e nommés et qui vont intéresser les géographes. Ces métiers sont en train de s’inventer aujourd’hui et, dans 30 ans, comme on a for gé le métier d’urbaniste et d’aménagiste dans les années 1960 et 1970, on en for gera d’autres. Mais je voulais commencer par dire que cette « forge », ce travail d’invention du métier , ce n’est pas l’af faire des géographes, c’est l’af faire de la société tout entière et du mar ché économique. Dans ce contexte, la place de la géographie , en négatif ou en positif, ne me paraît pas centrale. Ensuite, la question de savoir quand ce sera le temps de la géographie et des géographes me semble aussi mal posée : je tr ouve que ce temps est déjà venu, l’adéquation de la géographie à la société n’est pas mauvaise et les géographes ne sont pas si malheur eux dans la grande forêt de...

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