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La notion de déveLoppement durabLe Une conscience collective en croissance sur toutes les sphères de la société soutient que les comportements de production et de consommation actuels et leur impact sur le futur de notre planète et ses habitants n’est pas viable à long terme. En conséquence, après les grandes entreprises, une pression environnementale et sociétale pèse sur les PME et les encourage à s’aligner sur la mise en place de pratiques responsables à différents égards (Spence, 2007). Il est de plus reconnu que le mouvement de responsabilité sociale des entreprises ou d’engagement dans le développement durable ne pourra pas perdurer sans l’adoption de cette philosophie par divers acteurs de la chaîne de valeur, des gouvernements aux consommateurs en passant par les PME, souvent fournisseuses des grandes entreprises (Luetkenhorst, 2004). Les PME, qui constituent plus de 95 % des entreprises manufacturières et un pourcentage encore supérieur des secteurs des services dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2005), ont un impact social et environnemental important. Au Canada, par exemple, elles seraient responsables d’environ 20 % des émissions de polluants déclarés (Environnement Canada, 2008), mais affichent un retard comparativement aux grandes entreprises quant à la mise en place de processus divers moins néfastes pour l’environnement. II Le développement durable des PME et leur contexte d’affaires 8 LES DÉFIS DES PME DU SUD ET DU NORD Pour les entreprises, s’engager dans le développement durable (DD) signifie prendre en compte la triple rentabilité, c’est-à-dire se préoccuper de la santé financière des firmes tout en réduisant leur impact écologique et en respectant les individus et la communauté qui contribuent à leur succès. Plusieurs études ont montré que, même si les PME sont conscientes de leurs responsabilités, elles ont des difficultés à concilier les trois aspects du DD, leur principal défi étant encore lié au maintien de leur santé financi ère, sans toutefois nécessairement tendre vers la maximisation des profits (Paradas, 2007; Marchesnay et Carrier, 2005; Ferrier, 2002). De plus, les défis auxquels sont confrontés les PME varient considérablement selon l’environnement économique, législatif, concurrentiel, social et écologique dans lequel elles opèrent. La mondialisation a créé une interdépendance entre les économies, ce qui implique que, si des principes de DD sont appliqués et exigés pour les entreprises de certains pays, ils ne peuvent pas être totalement ignorés par d’autres au risque de se faire marginaliser. Comme la plupart des PME des pays du Sud sont fournisseuses des pays du Nord, certaines considérations environnementales et sociales ou même des accréditations formelles peuvent leur être demandées. Ces firmes étant situées dans des contextes parfois difficiles, la non-adhérence à des principes de DD pourrait leur bloquer l’accès à des réseaux internationaux, même si ces exigences vont à l’encontre de leurs valeurs et de leurs pratiques de gestion (Boiral, 2008). définition générale Le développement durable est une notion floue et ambigüe souvent définie comme un développement qui « répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs » (Brundtland, 1987 : 43). La diversité de ce qui rend une activité « durable » est évidemment sujette à interprétation, d’où le manque de cohérence dans la définition précise du terme. Appliqué et approprié par les entreprises, ce concept implique que la rentabilité demeure l’objectif principal de façon à assurer la survie à long terme de la firme, mais que cette rentabilité ne peut être acquise à n’importe quel prix et compromettre les milieux dans lesquels opèrent les PME. Le respect de l’environnement, de la société et des individus sont tout aussi importants et l’entreprise poursuivant une stratégie de durabilité se doit de réaliser l’équilibre le plus harmonieux pos- [3.139.82.23] Project MUSE (2024-04-23 09:52 GMT) Le développement durable des PME et leur contexte d’affaires 9 sible entre ces trois dimensions. Pour Starik et Rands (1995), les activités durables se déclinent en cinq éléments. Outre les objectifs de prospérité économique, de justice sociale et de qualité environnementale, ils ajoutent la notion de compatibilité avec la culture de la société et la culture organisationnelle de fa...

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