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Si le morceau extrait de the Battle of the books présente le talent de Swift sous le rapport de l’allégorie et de la critique ingénieuse, celui que nous allons transcrire nous paraît être le chef-d’œuvre de la muse sarcasmatique et enjouée : l’arme du ridicule y est maniée avec une grace qui rivalise avec la perfidie des intentions. On ne peut rien exprimer de plus malin, tout en ayant l’air de se jouer. Sous le nom d’Isaac Bickerstaff, Swift s’était amusé à publier une série de prédictions pour l’année 1708; il les avait fait précéder d’une espèce d’apologie badine de son savoir, où il défiait un nommé Partridge, faiseur d’almanachs et astrologue de cette époque, de le trouver en défaut sur aucune de ses prophéties. Pour l’intéresser davantage au jeu et lui faire pièce plus sanglante, il avait commencé par annoncer comme la chose la plus insignifiante, but a trifle, la mort de ce même Partridge pour une époque déterminée de l’année dont il se chargeait d’annoncer les événemens. La fureur de cet homme fut au comble; il accabla d’injures le pseudonyme de Swift, dans l’almanach qu’il publia pour l’année 1709. C’était où l’attendait le malin doyen de SaintPatrick . Il fit paraître : « A vindication of Isaac Bickerstaff against what is objected to him by M. Partridge in his almanack. » C’est-à-dire : « La réfutation des objections de M. Partridge par M. Isaac Bickerstaff. » Après avoir relevé la manière offensante dont l’avait traité le faiseur d’almanachs, il compare son procédé à celui des premiers génies du siècle, qui lui ont adressé de grandes louanges sur ses prédictions : l’un d’eux, le célèbre Leibnitz, le traite d’illustrissimo Bickerstaffio, astrologiæ instauratori, etc.; un autre savant, de nobilis Anglus, astrologorum hujusce seculi facile princeps. Le professeur d’astronomie d’Utrecht relève une erreur de calcul faite par Swift, et poliment l’attribue au typographe. Le malin docteur poursuit : Études sur la traduction de l’anglais   186 No XIII [« Réfutation des objections de M. Partridge par M. Isaac Bickerstaff »]  Madame G. M. de Rochmondet 187  If Mr. Partridge had followed this example in the controversy between us, he might have spared me the trouble of justifying myself in so publick a manner. I believe few men are readier to own their errors than I, or more thankful to those who will please to inform him of them. But it seems this gentleman , instead of encouraging the progress of his own art is pleased, to look upon all attempts of that kind as invasion of his province. He has been indeed so wise, to make no objection against the truth of my predictions, except in one single point, relating to himself. And to demonstrate how much men are blinded by their own partiality, I do solemnly assure the reader, that he is the only person from whom I ever heard that objection offered, which consideration alone, I think, will take off all its weight. With my utmost endeavours, I have not been able to trace above two objections ever made against the truth of my last year’s Prophecies. The first was of a Frenchman, who was pleased to publish to the world, “That the Cardinal de Noailles was still alive, notwithstanding the pretended Prophecy of monsieur Bickerstaff.” But how far a Frenchman, a papist, and an enemy is to be believed in his own case, against an English protestant, who is true to the Government, I shall Si M. Partridge avait suivi cet exemple dans la contestation qui s’est élevée entre nous, il m’aurait évité la peine de me justifier d’une manière aussi publique. Peu d’hommes sont aussi bien disposés que moi à reconnaître leurs erreurs, ou plus reconnaissans envers ceux qui veulent bien les leur signaler. Mais il paraît que M. Partridge, au lieu de se plaire à voir son art se perfectionner, regarde au contraire toutes les tentatives qu’on peut faire à cet égard comme des empiétemens sur son propre domaine. Il a été assez sage, à la vérité, pour ne s’attaquer à mes prophéties que sur un seul point qui le concerne particulièrement ; mais pour prouver...

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