In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Au milieu de toutes les individualités littéraires propres à la Grande-Bretagne, Swift est certainement une des plus remarquables. Toutefois, l’originalité qui le distingue tient plus à la tournure de son esprit qu’à son style. C’est le double sens qui s’attache naturellement à ses compositions, qui en fait le charme. Il a l’air de dire une chose toute simple, pendant qu’il en fait penser une autre. Aucun auteur anglais n’a porté si loin l’artifice qui distingue la fine ironie. Quoiqu’on ne puisse lui contester la dénomination de moraliste , puisqu’il a dans ses écrits combattu les vices, et travaillé au triomphe de la vérité sur toutes les petites préventions et les vanités de l’espèce humaine, c’est la muse satirique qui le reconnaît pour le plus ingénieux peut-être de ses interprètes. Qui ne connaît ces admirables Voyages de Gulliver, où l’auteur a si bien eu l’art de faire ressortir toute la petitesse des prétentions humaines, des vanités, des désirs, et de tout ce qui agite les hommes dans la vie sociale, sans sortir du cadre d’une fiction si ingénieuse, qu’elle forme, indépendamment du sens caché, le récit le plus intéressant. La morale en découle si naturellement qu’elle passe inaperçue dans l’esprit des enfans, sans qu’ils puissent se douter de l’importance des hautes vérités qu’ils viennent de recevoir. C’est une lecture pour tous les âges. The Tale of a tub est une fiction qui forme une allégorie soutenue sur l’histoire du christianisme et sur la diversité de ses sectes. C’est ici où Swift s’est livré avec le plus d’abandon à cette faculté qui lui était propre, au suprême degré, de faire servir le voile de l’allégorie à signaler l’objet de la pens ée. Il n’y a pas un mot de ce petit tableau qui ne soit un trait, et n’atteigne d’une manière piquante quelque partie de l’édifice . Cependant Swift s’exposant, dans cet écrit, à l’anathème de tous les doctrinaires, est bien éloigné, dans aucune partie de ses œuvres, d’attaquer la morale chrétienne, cette morale qui serait la plus haute conception de la Divinité, si elle ne se déduisait naturellement des besoins et des véritables intérêts des hommes dans l’état de société.  Madame G. M. de Rochmondet 169  No XII [« The Battle of the Books »] Études sur la traduction de l’anglais   170 Upon the highest corner of a large window, there dwelt a certain spider, swollen up to the first magnitude by the destruction of infinite numbers of flies, whose spoils lay scattered before the gates of his palace, like human bones before the cave of some giant. The avenues to his castle were guarded with turnpikes and pallisadoes, all after the modern way of fortification. After you had passed several courts, you came to the centre, wherein you might Une certaine araignée établie dans le coin le plus élevé d’une grande fenêtre y était parvenue au plus notable embonpoint, grace à l’abondance de mouches, dont les dépouilles étaient étendues devant les portes de son palais, comme des os humains devant la caverne d’un géant. Les avenues de ce château étaient défendues par des barrières et par des palissades établies dans le goût moderne des fortifications : il fallait traverser plusieurs cours pour arriver au La vie de Swift est aussi pure que sa morale. Elle est semée de détails fort piquans. Rien ne peut être ordinaire dans la vie d’un homme qui possédait un génie si extraordinaire. « L’auteur le plus original de toute la littérature anglaise, dit M. Charles Coquerel dans son intéressante esquisse de cette littérature, c’est l’Irlandais, le célèbre doyen de Saint-Patrick, Jonathan Swiftiii . » Un autre ouvrage qui mérite à l’auteur des Voyages de Gulliver une réputation immortelle, c’est the Battle of books. Une célèbre dispute qui s’était élevée entre Sir William Temple, d’un côté; les docteurs Wotton et Blenty, de l’autre, sur le mérite comparé des anciens et des modernes, devint le sujet de cette charmante production. On l’a souvent compar...

Share