In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Living History 11 vu naturellement comme la volonté d’un Grand Esprit et d’un monde spirituel insondable pour l’humain. Les gens étaient laissés libres dans leur individualité et intègres dans leur humanité.Beaucoup de gens sont donc venus ici à cause de leur soif de respect pour leur propre personne, de même que pour leur famille et leur collectivité. Ils sont venus se transplanter en Amérique parce qu’existait ce respect de façon réelle et effective, et non seulement à l’état d’utopie ou dans des livres.Ces Européens virent des gens pratiquer ce respect entre eux.Je parle de la presque totalité des peuples autochtones. Il y eut, bien sûr, des sociétés hiérarchiques, mais celles-ci étaient, à un degré considérable, des sociétés également circulaires. Je parle évidemment des Incas, des Mayas, des Aztèques et d’autres qui, un jour, que j’espère prochain, écriront leur propre histoire. Je pense qu’on peut dire que ce pouvoir convertisseur qu’a l’Amérique,est un pouvoir qui prend origine dans la reconnaissance du droit à la liberté de chaque individu, de chaque être. Lorsqu’on parle de ce type de respect, on parle en même temps d’amour et, si on parle d’amour, on se comprend tous, parce que les messages des Églises sont des messages d’amour. Et si nous nous rejoignons autour de l’idée que nous voulons tous et recherchons tous la même chose et si nous sommes arrivés, après 500 ans, au point de nous écouter mutuellement dire ce que cette chose représente dans nos esprits respectifs, je pense que nous ne sommes pas loin de nous comprendre d’une façon très profonde. Nous allons, en terminant, faire référence au film visionné hier, La Terre de nos enfants, qui fut une bonne illustration de ce que nous ressentons tous. Nous y avons vu des gens à l’œuvre pour convertir la baie James en argent et en pouvoir, non pas pour nous, mais pour certains individus, ou certaines classes d’individus. Et il faut résister, il faut résister à cela, parce que l’homme est très petit pour avoir la prétention de changer, de convertir à ce point son environnement, de le détruire ; nous sommes en train de détruire notre lieu naturel, notre habitat. L’Église doit aussi inclure dans son discours, et dans son rapport d’amour avec la vie, l’amour pour la Création. Car on sait qu’à la base, les sociétés amérindiennes célèbrent la vie, célèbrent la joie, célèbrent la beauté de la vie. Ce que l’on voit aujourd’hui dans les sociétés industrielles c’est le mépris, le mépris pour la vie, pour la beauté de la vie. Et qu’en enseignant ainsi à mépriser Relecture autochtone de l’événement des 500 ans 12 la vie, à mépriser la foi, pour ensuite attendre dans un autre monde pour avoir accès à une foi ou à des beautés, nous avons contribué à mépriser et à détruire l’environnement. Il faut apprendre à aimer profondément la maison, la Mère que le Grand Esprit nous a donnée, qui est la Terre. À partir du jour où on l’aimera et célébrera sa beauté, nous aurons réellement changé d’esprit et pourrons réellement constituer un Cercle tous ensemble. Merci de m’avoir écouté. [3.135.183.89] Project MUSE (2024-04-25 16:07 GMT) 13  Lettre au premier ministre de l’Inde* Wendake, Canada, 12 octobre 19921 Très cher et honoré Président, Permettez-moi d’abord de vous saluer au nom de la nation la plus récemment reconnue de la terre (bien que possiblement l’une des plus anciennes), la nation indienne d’Amérique, dont je suis le premier Chef Suprême. * Conférence prononcée à Montréal en septembre 1991, lors du Congrès d’Entraide missionnaire, Actes du Congrès, p. 9-15. 1 Texte écrit par Georges E. Sioui en avril 1979, en prévision du cinquième centenaire de l’arrivée européenne en Amérique.Texte paru dans la revue littéraire Liberté, vol. , nos 4-5, octobre 1991, p. 158-162 (Montréal, Québec). Ce texte a aussi paru en anglais...

Share