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xxviii RENOUVEAU CONSTITUTIONNEL ET GOUVERNANCE SCOLAIRE Le chapitre 5 met en évidence le fait que la lutte pour la gouvernance scolaire au Manitoba est un peu plus compliquée. La communauté francomanitobaine et ses dirigeants membres de la Société franco-manitobaine s'étaient engagés dans une lutte politique et constitutionnelle acrimonieuse pour le rétablissement du bilinguisme officiel, reconnu dans l'article 23 de la Loi de 1870 sur le Manitoba, mais aboli en 1890. Le climat n'est pas très propice à la négociation en faveur de la gouvernance scolaire. Les gouvernements conservateurs et néodémocrates du Manitoba sont écartelés entre l'opposition de la majorité, les droits religieux des catholiques franco-manitobains reconnus par la Constitution et les droits à l'instruction dans leur langue de tous les Franco-Manitobains — autant de divisions qu'ils exploitent. La campagne en faveur de la gouvernance scolaire culmine en Cour suprême, laquelle prononce, en 1993, dans l'affaire du renvoi du Manitoba, un jugement favorable sur les droits à l'instruction prévus à l'article 23. Après des négociations politiques poussées, les Franco-Manitobains finissent par obtenir un conseil scolaire provincial unique duquel relèvent toutes les écoles urbaines et rurales de langue française. Les chapitres 6 et 7 décrivent la quatrième phase : les longues contestations politiques des droits garantis par l'article 23 et la dualité canadienne telle que la perçoit la minorité francophone. Lorsque l'accord du lac Meech s'inscrit à l'ordre du jour en avril 1987, les organisations de la communauté francophoneminoritaire se voient forcées de pénétrer les arcanes de la politique mégaconstitutionnelle . Les premiers ministres Robert Bourassa et Brian Mulroney tentent de redéfinir la perpétuelle dualité culturelle des Canadiens anglophones et francophones en établissant une fédération Canada-Québec. Si, par l'accord, le Québec obtient la compétence exclusive sur les droits linguistiques— y compris ceux de sa minorité de langue officielle —, les premiers ministres provinciauxse déclarent déterminés à réclamer les mêmes pouvoirs, espérant ainsi faire obstacle aux campagnes de leurs communautés francophones respectives en faveur de la gouvernance scolaire. Le chapitre 6 examine le rôle ambigu et perturbateur des organisations francophones provinciales et nationales dans les luttes idéologiques et politiques entourant la préparation puis l'échec de l'accord du lac Meech entre avril 1987 et juin 1990. Dans le chapitre 7, on analyse la ronde Canada lancée par Mulroney en 1990 et interrompue de façon brutale par le rejet du Rapport du consensus sur la Constitution (Accord de Charlottetown) par les Canadiens au référendum d'octobre 1992. Enfin, le chapitre 8 donne un aperçu du débat entre les communautés minoritaires francophones sur la manière d'utiliser leurs systèmes durement gagn és de gouvernance scolaire de manière à assurer le plus possible leur survie et leur développement pendant les décennies à venir. Après avoir réussi à obtenir la gouvernance scolaire, beaucoup de dirigeants francophones se disent que la transformation de leur communauté en une entité INTRODUCTION xxix nationale devrait entraîner un renouveau de solidarité avec leurs compatriotes francophones du Québec devenus des étrangers. Leur objectif a été atteint presque de façon inespérée. Le fait d'avoir obtenu cette autonomie dans une partie du domaine de l'éducation dans chaque province et territoire est un véritable accomplissement, et celui-ci est d'autant plus remarquable que la minorité linguistique et culturelle est dispersée sur un territoire sur lequel s'exerce la souverainet é d'une fédération dont les éléments constituants — les provinces — ont compétence exclusive sur l'éducation17 . [3.145.163.58] Project MUSE (2024-04-25 03:11 GMT) This page intentionally left blank La francophonie canadienne Renouveau constitutionnel et gouvernance scolaire This page intentionally left blank La renaissance des communautés minoritaires francophones du Canada Dans les années 60 et 70, les communautés minoritaires francophones du Canada sont véritablement à la croisée des chemins. Aux yeux des observateurs les plus attentifs, elles semblent épuisées, assiégées, de véritables anachronismes dans un monde en ébullition. Se sont-elles battues si longtemps pour leur survie pour devenir le rebut de l'histoire? Pendant ce temps, le gouvernement libéral néonationaliste du premier ministre Jean Lesage, avec son « équipe...

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