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CONCLUSION PROFIL D'UNEŒUVRE Qui est l'écrivain le plus étudié au Québec ? Non, il ne s'agit pas de Jacques Poulin ; d'autres comme Anne Hébert, Jacques Godbout, Michel Tremblay ont jusqu'à présent davantage attiré l'attention de la critique1 . On peut dès lors se demander si l'opinion émise par Gilles Marcotte, en 1979, n'a pas gardé toute son actualité : « Parmi les écrivains qui comptent, dans le Québec d'aujourd'hui, Jacques Poulin est probablement celui sur lequel on a écrit le moins d'articles, d'études, de thèses2 . » En fait, la situation a tout de même considérablement changé depuis ce temps : des revues telles Études littéraires, Voix et images, Lettres québécoises, ont consacré des dossiers à Poulin. De plus, Anne Marie Miraglia et Paul Socken, entre autres, ont écrit des livres sur son oeuvre.Plus récemment encore, JacquesAllard notait que, à l'occasion d'un colloque de l'Association des jeunes chercheurs européens en littérature québécoise, les écrivains les plus étudiés dans la liste des sujets de thèse des membres étaient Anne Hébert (5),Michel Tremblay (4), et JacquesPoulin (3)3 . L'œuvre ne doit cependant pas sa popularité établie et par ailleurs croissante aux efforts de son auteur ! On sait combien Jacques Poulin n'est pas ce que l'on appelle de nos jours un 187 CONCLUSION PROFIL D'UNE C'est ainsi qu'un schème narratif identique gouverne chacun des romans : disjonction / conjonction / disjonction. La disjonction initiale est le fait de l'homme qui éprouve un malaise, voire un mal d'être. Pierre Delisle est mal avec sa carapace, Jimmy appelle la tendresse, Noël est à la recherche de son pôle intérieur, Amadou cherche le sens du travail, Teddy s'ennuie seul dans l'île, Jack a le sentiment que tout s'écroule et, enfin, Jim n'arrive pas à écrire et veut à tout prix voir Marika. Se produit ensuite une conjonction durant laquelle la femme joue un rôle important , apportant tendresse, réflexion, compréhension ; inutile de 189 sion, il Y a, bien sur, la notion meme d'espace comme axe structurant ; mais avant s'impose Ie personnage essentiel a1'espace amoureux, la femme. Femme et espace permettent ici de tracer Ie profJl de 1'reuvre tout entiere. Les trois femmes... Mon but ici n'est donc pas de faire un retour sur les elements recurrents, mais de degager les lignes de force qui caracterisent les huit romans. Or, chacun de ceux-ci pourrait porter en sous-titre Comment trouver Ie bonheur, ce que Jean-Pierre Lapointe n'a pas manque de relever, notant que cette quete du bonheur semblait resider dans la capacite de 1'individu de s'harmoniser avec son milieu et, en definitive, d'aimer. En fait, chaque roman offre un scenario semblable, en ce sens que 1'histoire s'ouvre sur un manque, pour ensuite trouver une reponse ephemere dans une quete de la femme ou avec celle-ci : ..---.... Chaque roman [... ] est traverse par un personnage qui semble plus doue, instinctivement, pour Ie bonheur. Ce sont des etres rares, des femmes exclusivement, qui reunissent confiance en soi, connaissance de soi, chaleur et generosite, mais qui restent farouchement libres et independantes : Charlie, Limoilou, Marie, Pitsemine4 • ~ C'est ainsi qu'un scheme narratif identique gouverne chacun des romans: disjonction / conjonction / disjonction. La disjonction initiale est Ie fait de 1'homme qui eprouve un malaise, voire un mal d'etre. Pierre Delisle est mal avec sa carapace, Jimmy appelle la tendresse, Noel est ala recherche de son pole interieur, Amadou cherche Ie sens du travail, Teddy s'ennuie seul dans 1'ile, Jack a Ie sentiment que tout s'ecroule et, enfin, Jim n'arrive pas aecrire et veut atout prix voir Marika. Se produit ensuite une conjonction durant laquelle la femme joue un role important , apportant tendresse, retlexion, comprehension; inutile de 189 revenir sur Nathalie, Charlie, Pitsémine, Marie et les autres, on connaît bien leur rôle. Puis c'est la disjonction qu'a évoquée Lapointe, représentée le plus souvent par le départ de la femme. Cependant, cela se passait avant La Tournée d'automne, qui se distingue des sept romans précédents. Là, le Chauffeur ne cherchait rien ; pis encore, il s'était laissé envahir par le désespoir, nourrissant le projet de se suicider ; or voilà aussi le seul cas...

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