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 60  Chapitre 7 Le journaliste et le communicateur  Pierre Bergeron Demander à un éditorialiste, collègue, émule, et néanmoins ami, de décrire la contribution de Gilles Paquet au monde du journalisme relève davantage de la haute voltige que du témoignage. En effet, comment concilier le travail du professeur et du chercheur universitaire avec celui du commentateur, de l’éditorialiste, du journaliste et de l’animateur ? La première question qu’il faut se poser quand on essaie de décrire le sujet est de savoir si Gilles Paquet peut être considéré comme un journaliste de plein droit. Pas question ici de présenter une carte de membre de la Fédération des journalistes professionnels du Québec ou de quelque autre confrérie journalistique. Pas question de diplôme en la matière. En fait, Gilles Paquet est inclassable dans le métier pour la simple raison qu’il a touché à toutes les facettes du métier à la fois comme professionnel de la chose, comme praticien du métier, comme commentateur public, comme spécialiste et, surtout, comme communicateur. Peu importe la façon, c’est le résultat qui compte. Gilles Paquet communique comme il respire. S’il n’arrive pas à convaincre, il ébranle. S’il ne provoque pas l’interrogation, il force la pause. Peu importe la manière, toujours il divertit. Et quand il choque, c’est si bien amené qu’on en redemande. C’est pourquoi Gilles Paquet a compris dans sa nature même que le métier de journalisme en est un d’information, de formation et de communication. Il apprend, il enseigne et il livre la marchandise. N’est-ce pas ce que l’on recherche chez un professionnel de l’information ? Dans l’empire de l’éphémère, ce sont les journalistes et les communicateurs qui ne laissent personne indifférent, qui laissent LE JOURNALISTE ET LE COMMUNICATEUR  61  les impressions qui durent, les mots qui restent, les images qui frappent, ou les sons qui s’entrechoquent. De toute évidence, Gilles Paquet y a réussi en mariant très efficacement une carrière académique aux nombreux métiers de l’information et de la communication. Car la carrière du professeur Gilles Paquet est indissociable de sa contribution très féconde au journalisme écrit et électronique. L’une ne va pas sans l’autre. Les deux ne sont pas des extensions de l’une par rapport à l’autre. Le journaliste et le professeur sont plutôt les deux faces de la même médaille, ce qui donne à Gilles Paquet un avantage marqué quand vient le temps de communiquer le résultat de ses travaux universitaires, de les intégrer à une réflexion sur une question d’intérêt public, de commenter l’actualité ou de donner son avis, ce dont il ne se prive jamais. Et qui le lui reprochera ? Bien sûr, il y a quelques pièges à éviter quand on demande à un journaliste, éditorialiste et éditeur de donner son avis sur un personnage unique qui a su si bien marier la carrière de professeur à celle de journaliste sans rien compromettre des particularités de l’une par rapport à l’autre, tout en profitant d’un talent qui permet à l’une de féconder l’autre. Pour la petite (et la grande) histoire, j’ai déjà « congédié » Gilles Paquet lors du débat sur la survie de Montfort. Il m’en a bien voulu, un peu, beaucoup, passionnément, mais cela lui a bien servi pour me le rappeler à temps et à contretemps lorsque nous nous sommes retrouvés sur les mêmes plateaux. Cela ne m’a pas empêché d’avoir un profond respect pour le personnage, une grande admiration pour ses qualités de penseur et de communicateur ainsi qu’une grande connivence à chaque fois que j’ai pu compter sur la proverbiale disponibilité. Toujours est-il qu’il y a, dans la carrière de Gilles Paquet, cette intégration à peu près parfaite entre une pensée cohérente et articulée et cette capacité unique de pouvoir dire les choses dans un langage coloré, intéressant, imagé et structuré. Car la qualité de sa langue, dans les deux religions linguistiques officielles du pays, en fait un communicateur des plus efficaces et dont les avis sont recherchés car ils ne laissent personne indifférent. C’est le...

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