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Reviewed by:
  • Littérature de l'altérité, altérités de la littérature: moi, nous, les autres, le monde by Anne Schneider, et Magali Jeannin
  • Suzanne Pouliot
Schneider, Anne, et Magali Jeannin, coordonnatrices. Littérature de l'altérité, altérités de la littérature: moi, nous, les autres, le monde. Namur, Université de Namur, 2020. ISBN 9782390290698. 486 p.

Le 41e numéro de la collection "Diptyque," publié par le Centre d'Études et de Documentation pour l'Enseignement du Français, présente les 18e Rencontres des chercheurs en didactique de la littérature, qui se sont tenues à l'INSPE de l'Université de Caen-Normandie du 31 mai au 3 juin 2017. L'ouvrage regroupe cinq parties [End Page 237] qui abordent sous divers angles le concept de l'altérité et interrogent les différents genres et formes littéraires dans leur diversité, en articulation avec l'image entendue comme autre support de l'altérité. Pour notre propos, nous nous intéressons spéci fiquement à la quatrième partie, composée de quatre articles, intitulée "Littérature de jeunesse et construction du rapport de l'altérité dès l'enfance."

Dans "L'album de jeunesse de langue française au service du vivre-ensemble" (291–306), Marianna Missiou et Sylvie Dardaillon présentent une approche comparatiste gréco-française en FLM et FLE. Le texte fait état notamment de la manière dont les autrices ont proposé à des publics français et grecs (élèves, lycéens et universitaires) un corpus de trois albums francophones, visant à provoquer une activité herméneutique dynamique chez les lecteurs, dans l'optique d'une didactique du texte littéraire croisant langue et littérature (291). Les expériences menées ont montré la vitalité des albums explorés ainsi que leur potentiel pour la stimulation de l'apprentissage. Par sa nature iconotextuelle, l'album active une circulation du sens entre texte et image, permettant ainsi d'appréhender le sens avant la lettre.

Pour Isabelle De Peretti, la problématique de l'altérité et de l'identité concerne, avec une acuité particulière, la forme dialogale qu'est le théâtre. C'est ce que présente l'autrice dans son article, "Identité, altérité et jeux et théâtre de jeunesse" (307–328). Les pièces L'Ogrelet (1997/2003) de Suzanne Lebeau et Iq et Ox (2003) de Jean-Claude Grumberg mettent en scène les thèmes traités. La réception nourrie par trois régimes ou modes différents, soit la lecture du texte dramatique, du spectacle et l'approche par le jeu, ont créé les conditions d'ouverture. Bien que les pièces soient différentes, elles s'adossent à un imaginaire qui puise ses sources dans un fond mythologique (309), tout en étant traversées par l'hybridation des formes propres au théâtre contemporain. L'étude de la réception menée à partir d'entretiens semi directifs et de séances filmées révèle, malgré les limites du corpus, l'investissement des jeunes dans la réception des pièces.

Nadine Pairis rend compte, pour sa part, d'une recherche-action expérimentale impliquée, menée auprès d'élèves en situation de décrochage. Son "Étude sur une médiation pédagogique. Expérience de l'altérité dialogue entre littérature de jeunesse, arts visuels et art" (329–347) permet ainsi de comprendre comment différentes formes d'engagement se sont développées via la création de quatre albums étalés sur autant d'années. Des traces vidéo, lors d'observations à grain fin et d'un guidage par des questions, révèle notamment le vécu subjectif du sujet placé dans un nouveau contexte d'apprentissage. Pairis note à ce propos que "le partage d'informations, d'expériences et de stratégies dans les processus d'enseignement apprentissage de ces élèves a été très important et a favorisé leur mise au travail" (338). Situé au centre du projet, l'art comme moyen de lutter contre le décrochage scolaire favorise...

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