Abstract

Résumé:

Marie Madeleine est souvent connue pour être la supposée amante du Christ. L'amour qu'elle lui porte se construit, dans les images, essentiellement autour de la mort, du deuil et de la résurrection. Incarnation du deuil, elle accompagne le corps agonisant puis mort de Jésus au moment de la crucifixion et de la mise au tombeau et devient, en pendant de la Vierge, l'image de la douleur qui s'exprime.

L'épisode de sa vie le plus représenté avant le XIXème siècle correspond au Noli me tangere, scène au cours de laquelle le Christ ressuscité se montre d'abord à la sainte. En 1863, Ernest Renan publie la Vie de Jésus dans laquelle il décrit cette résurrection comme le fait d'une hallucination de Marie de Magdala, amoureuse et rendue folle de douleur par la crucifixion. Cette affirmation souligne l'importance de la sainte qui inventerait, ainsi, par amour, le christianisme et provoque aussi des iconographies nouvelles.

La Légende dorée et les hagiographies prolongent la vie de la sainte après la résurrection et racontent sa retraite en France, dans la grotte de la Sainte-Baume. Dans cet ermitage, elle prie devant la croix, souvenir du Christ qu'elle enlace, inspirant des scènes aux évocations érotiques – petite mort confondant la vie et l'au-delà, pouvoirs divins de l'amour. L'ésotérisme fin-de-siècle la rapproche enfin d'Isis qui ressuscite son frère Osiris en le momifiant pour être fécondée par lui, dépassant la mort par l'amour.

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