Abstract

Abstract:

De 1914 à 1918, l’armée allemande procède à des réquisitions de métaux aussi bien en Allemagne qu’en Europe occupée, ce qui implique des populations assujetties à l’effort de guerre de leur ennemi et viole directement la Convention de La Haye. Face aux demandes allemandes d’objets métalliques à transformer en obus et balles, les habitants des territoires occupés doivent choisir entre obéir ou défier l’occupant. En s’appuyant sur des témoignages publiés après-guerre et des documents d’archives, cette étude de cas reconstruit un récit de l’expérience lilloise des réquisitions de métaux. Après une phase initiale de pillage désordonné, l’administration allemande se livre à une réquisition des industries, suivie par des demandes de déclarations obligatoires et des perquisitions méthodiques qui obligent les individus à participer ou à s’abstenir. La Convention de La Haye et l’Église catholique ont donné des directives de comportement, mais elles n’ont pas pu empêcher les saisies, considérées comme la preuve à la fois de la barbarie et de la faiblesse allemandes.

Abstract:

From 1914 to 1918, the German army requisitioned metal, both in Germany and in occupied Europe. These requisitions forced the occupied populations to contribute to their enemy’s war effort and were a direct violation of the Hague Convention. Faced with German demands for metal objects to be turned into shells and bullets, the inhabitants of occupied territories had to choose between obeying or defying the occupier. Based on testimonies published after the war and archival documents, this case study reconstructs an account of the experience of metal requisitions in Lille. After an initial phase of haphazard looting, the German administration requisitioned industrial sites, followed by demands for compulsory declarations and methodical searches that forced individuals to participate or abstain. The Hague Convention and the Catholic Church provided guidelines for behaviour, but they could not prevent the seizures, which were seen as proof both of Germany’s barbarity and its weakness.

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