Abstract

Résumé:

La politique actuelle de réconciliation qui guide les rapports que l'État canadien entretient avec les peuples autochtones affiche une certaine discontinuité en matière de reconnaissance de leurs droits religieux. D'une part, les gouvernements accordent aux Autochtones certains privilèges à des fins de valorisation de leurs particularismes religieux dans l'espace public, d'une manière qui ne s'étend pas nécessairement à d'autres segments de la société. Parallèlement, par l'entremise de lois et d'ententes politiques, des nations autochtones se sont vu reconnaître des droits et privilèges en lien avec leur sphère religieuse, lesquels demeurent toutefois largement assujettis au cadre normatif établi par la majorité. Enfin, les tribunaux peinent jusqu'à présent à considérer les particularismes religieux des nations autochtones en tant que motif décisionnel. Cette reconnaissance à géométrie variable laisse transparaître un relent de colonialisme suivant lequel la dimension symbolique est valorisée, au détriment des avenues susceptibles de mener à une réelle autonomie des nations autochtones en matière d'expression religieuse.

Abstract:

The current policy of reconciliation that guides the relationship between the State and Indigenous Peoples in Canada displays certain limitations when it comes to the recognition of religious rights. On the one hand, governments grant Indigenous Peoples certain privileges to promote their religious specificities in the public space, in a way that does not necessarily extend to other segments of society. At the same time, through laws and political agreements, Indigenous nations have been granted rights and privileges related to their religious sphere, which nevertheless remain largely subject to the normative framework established by the majority. Finally, courts still struggle to consider the religious particularities of Indigenous nations in their reasoning. This recognition then, which varies greatly, reveals a hint of colonialism whereby the symbolic dimension is valued, to the detriment of avenues likely to lead to the real autonomy of Indigenous nations with regard to their religious expressions.

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