Abstract

Abstract:

Cet essai examine les enjeux de l’écriture romanesque modélisée par le cinéma dans deux « polars à l’américaine » publiés au seuil des années 2010, tout en comparant les techniques et les objectifs de leurs auteurs, Tanguy Viel et Christine Montalbetti. L’accent est mis au départ sur l’imaginaire filmique et l’imaginaire américain mis en scène dans les deux romans, sur le recyclage de certains clichés, sur le jeu de la simulation et de la fascination, sur le thème obsédant de la disparition, ainsi que sur l’ironie métatextuelle à l’œuvre dans la description du décor et dans le déroulement du scénario diégétique, y compris les deux épilogues. Au fil de l’analyse, une certaine image de l’Amérique contemporaine se dégage de La Disparition de Jim Sullivan et de Plus rien que les vagues et le vent : une Amérique en proie à une crise sans précédent, celle des subprimes. En mettant en scène cette crise et en proposant une certaine lecture du « roman national » américain, les deux romanciers prennent acte de la faillite du « rêve américain » mais aussi de la ruine d’un certain « fantasme européen » de liberté et d’altérité radicales, projetées sur l’espace américain. Pour finir, outre la tension entre imaginaire filmique et imaginaire littéraire, cet essai évoque la question du positionnement du public lettré par rapport au grand public du cinéma commercial et des séries télévisées d’Hollywood.

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