Abstract

Abstract:

Brass bands—amateur musical ensembles mainly formed of brass instruments—are a symbol of British working-class culture. Still deeply rooted in the coalfields during the post-war years, these musical formations embodied coalminers' physical strength and were strong homo-social environments that reinforced camaraderie outside of the workplace. But between the nationalisation of the British coal industry in 1947 and the early 1980s, brass bands slowly opened to women, who had previously been restricted to a supporting role. This paper, drawing on an oral investigation conducted with a dozen musicians from mining brass bands, uses oral sources to qualify this process and to highlight the continuity of the gendered segregation of spaces and activities in the coalfields during the second half of the 20th century. From the late 1960s, these musical formations opened to women mostly because they had no other option in a context of deindustrialisation. The position of female musicians in brass bands was also limited and constrained by the necessity to adapt to the norms of a masculine world.

Abstract:

Les brass bands, ensembles musicaux amateurs composés essentiellement de cuivres, constituent un symbole des cultures ouvrières britanniques. Toujours fortement ancrés dans les bassins miniers au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ils incarnent la puissance physique de la figure du mineur de charbon et constituent des espaces privilégiés de la consolidation d'un entre-soi masculin en dehors de la sphère du travail. Pourtant, entre 1947, date de la nationalisation de l'industrie, et le début des années 1980, ces formations musicales s'ouvrent progressivement aux femmes, qui étaient jusque-là cantonnées à un rôle de supportrice. Cet article, qui repose sur une enquête orale menée auprès d'une dizaine de musiciens et de musiciennes de brass bands liés à l'industrie minière, utilise l'apport des sources orales pour nuancer ce processus et mettre en lumière la persistance de la ségrégation des espaces et des rôles dans les bassins miniers britanniques au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Cette féminisation est d'abord celle d'une intégration par défaut, alors que celle-ci s'accélère à partir de la fin des années 1960 dans un contexte de désindustrialisation. La place des femmes dans ces formations musicales reste limitée et contrainte par la nécessité de s'adapter aux normes d'un univers masculin.

pdf

Share