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Reviewed by:
  • Autobiographies de chercheur.es, lecteurs.ices, scripteur.ices par Bénédicte Shawky-Milcent et al.
  • Suzanne Pouliot
Shawky-Milcent, Bénédicte, Nathalie Brillant Randou, François Le Goff, et Nathalie Lacelle, coordonnateurs. Autobiographies de chercheur.es, lecteurs. ices, scripteur.ices. Carouge (Suisse), Les Presses de l’Écureuil, 2020. ISBN 9791038400009. 460 p.

Cet imposant ouvrage rend hommage à quatre chercheurs: Annie Rouxel, Marie-José Fourtanier, Jean-François Massol et Gérard Langlade qui, au fil de leur carrière comme universitaires, ont développé une didactique de la littérature. En introduction, les quatre directeurs du numéro établissent que c’est vers la fin des années 1990 qu’une génération de didacticiennes et de didacticiens, rompue aux théories de la réception, entreprit d’interroger l’expérience vécue des lecteurs. L’ouvrage, appuyé sur des arrière-plans théoriques plus ou moins explicites, présente les rouages subjectifs de la lecture, de l’écriture et de la créativité du lecteur. Les mélanges regroupés en sept parties abordent, dans la première section, “Matières,” “les terres d’enfance et d’adolescence.” “Jalons,” la deuxième partie, poursuit avec empreintes, traces et rencontres, alors que le troisième chapitre, “Passeurs,” s’attarde à lire et faire lire. La quatrième partie, “Cheminements,” a pour sous-titre “Combats en faveur du lecteur.” Dans “Parcours,” cinquième point traité, les auteurs décrivent leurs trajectoires de vie et de pensées. Dans “Complicités,” l’avant-dernière partie, il est question de liens et de méditations. Le dernier regroupement a pour titre “Flâneries sous la forme de fictionnalisations et réinventions.” L’ensemble de l’ouvrage fait appel à quaranteneuf auteurs venus de Belgique, de France, de Suisse et du Québec.

Étant donné la somme des contributions que rassemble par nécessité cette publication, nous n’avons retenu que les interventions qui identifient la place occupée par la littérature de jeunesse dans le parcours de lecteurs et de lectrices, d’enseignants et d’enseignantes, de chercheurs et de chercheuses de ces hommes et de ces femmes. Tous les articles, sans exception, nomment les livres lus à différents moments de la vie. Certains titres reviennent avec une constance étonnante. On peut aisément identifier, en sous-texte, les maisons d’édition qui ont nourri les jeunes têtes, avides d’histoires, d’aventures, de rêves et de voyages. Certains auteurs se sont plus attardés sur les lectures enseignées, d’autres sur les lectures partagées avec les leurs.

C’est dans le premier chapitre, “Matières” (33–82), que se trouvent concentrées sept contributions qui identifient, décrivent et racontent les œuvres qui ont marqué les auteurs et autrices dans leur enfance. Nathalie Brillant Rannon ouvre le bal en mentionnant les apprentissages effectués aux pays des Korrigans et du Oahu (33–46). Béatrice Bloch, dans “Des cadeaux pour contempler la terre” (39–56), relate sa [End Page 278] lecture du Club des Cinq, ainsi que les lectures que sa mère lui a faites et, enfin, son entrée en bibliothèque avec les nombreuses découvertes qu’elle y a effectuées, dont les ouvrages signés par Bernard Solet, son auteur phare, et les albums de la collection La Farandole. Micheline Dispy (47–53) se remémore les moments vécus auprès de son grand-père qui lui racontait des histoires. Jean-Louis Dumortier (55–64) retrace l’itinéraire d’un enfant gâté. Petit, ne sachant pas encore lire, il écoutait les histoires racontées par son grand-père, qu’il s’agisse de Le Petit ramoneur ou Popol et Virginie au pays des Lapinos. Les souvenirs sont nombreux et relient entre eux Robinson Crusoé, les contes de Grimm, Ivanhoé, Moby Dick et tant d’autres œuvres aux péripéties palpitantes, dont les romans d’aventures de la série Bob Morane. Dans “Le carton maudit,” Luc Maisonneuve (65–68) se souvient d’avoir reçu avec une grande déception Le Club des Cinq et L’Île au trésor...

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