Abstract

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Dans Les Grands Espaces (2018), une bande dessinée autobiographique, Catherine Meurisse revisite son enfance dans la campagne française des années 1980. La campagne qu’elle dépeint est une utopie faite de rêveries et de rosiers littéraires où il fait toujours beau, encerclée d’un paysage rural défiguré par la politique agricole de l’époque. Cet article propose une analyse détaillée de ce mélange de lyrisme canonique et de commentaire politique pour dégager de l’œuvre les deux imaginaires qu’elle recrée et entrelace: celui de la campagne et celui du canon littéraire français. Alors qu’une première lecture semble révéler des représentations qui écartent la diversité et exaltent une histoire française “de souche,” renfermée sur elle-même, nous montrerons que les références de Meurisse prônent l’ouverture vers l’autre en même temps qu’une gestion plus intelligente du territoire rural dans le contexte de la politique agricole des années quatre-vingt et le discours écocritique aujourd’hui.

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