Abstract

Résumé:

L'auteur propose une analyse critique de la fabrication d'ennemis et des structures émotionnelles de l'animosité dans le contexte du genre cinématographique des films d'action. Il élabore au départ un cadre de référence théorique qui met en évidence le rôle central que jouent les émotions négatives et les formes d'antipathie qu'inspirent les personnages dans les pouvoirs rhétoriques du film de fiction. Dans le prolongement de cet apport théorique, il présente et définit la notion d'indignation morale comme ambiance filmique contribuant à entretenir les plaisirs que les films d'action tentent généralement de susciter, tout en proposant une orientation affectivement chargée de la violence filmique. Utilisant Jack Reacher (Christopher McQuarrie, 2012) comme étude de cas, l'auteur clarifie ensuite la façon dont l'indignation morale fait en sorte que la violence héroïque puisse être comprise comme étant moralement légitime et contribue au schéma idéologique selon lequel la vie des méchants n'est pas « deuillable ».

Abstract:

This article offers a critical analysis of enemy making and the emotional structures of animosity in relation to the action film genre. Firstly, a theoretical framework is developed that highlights the centrality of negative emotions and antipathic forms of character engagement to the rhetorical powers of fiction film. In line with this theoretical contribution, the concept of moral indignation is introduced and defined as a film mood that helps sustain the pleasures that action films generally attempt to provide, while offering an affectively charged orientation of film violence. Using the case study of Jack Reacher (Christopher McQuarrie, 2012), the article then elucidates how moral indignation allows for heroic violence to be understood as morally legitimate and contributes to the ideological framing of the lives of villains as ungrievable.

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