Abstract

Abstract:

This article asks how Jean Genet’s essay ‘Quatre heures à Chatila’ (1982) conjures the past by evoking ghosts. Genet provides an exemplary model for how those killed during atrocities might not just be buried, but actively be remembered. Rather than commemorating with the decorum of monuments, Genet’s essay becomes a cemetery without monuments, replacing the stability of history with a decomposition of the binary opposition between the dead and living, enabling ghosts to rise up and demand amends. Textual analysis reveals how the corpses that Genet witnesses after the massacres of Palestinians in the Sabra and Shatila refugee camps appear restless, as if they might revolt, and demand restitution. Contrastingly, the Palestinian Fedayeen rebels with whom Genet spent six months a decade earlier, appear haunted by a spectre of the future. Death looms, overshadowing their lives. Genet disrupts the historical facts he provides, his negation of certainty ensuring that the past remains open to enquiry, that injustices are not buried along with the dead. I also provide the first detailed account of director Alain Milianti’s important stage adaptation of Genet’s essay (1991), illustrating how it embodied the author’s shadowy hauntings in concrete yet evanescent ways.

Résumé:

Cet article propose d’analyser comment l’essai de Jean Genet, ‘Quatre heures à Chatila’ (1982) convoque le passéenévoquant les fantômes. Genet fournit un modèle exemplaire de la façon dont les morts disparus lors d’atrocités peuvent être commémorés de manière active, et non pas seulement enterrés. L’essai de Genet devient une sorte de cimetière anti-monumental, refusant la certitude ou la stabilité de l’histoire, les remplaçant ainsi par un flux radical qui décompose l’opposition binaire entre les morts et les vivants, permettant aux fantômes de se lever et d’exiger des réparations. Une analyse textuelle détaillée de l’essai de Genet révèle comment les cadavres qu’a vus Genet après les massacres de Palestiniens dans les camps de réfugiés libanais de Sabra et Chatila en 1982, semblent s’agiter, comme s’ils pouvaient se soulever et demander la justice. En revanche, les jeunes rebelles palestiniens fedayin avec lesquels Genet avait passé six mois une décennie plus tôt, qu’il décrit également dans l’essai, semblent hantés par des spectres. La mort menace, éclipsant leur jeunesse. Je montre également comment Genet présente de manière biaisée les faits documentaires et historiques qu’il fournit, sa négation de la certitude assurant que le passé reste ouvert à l’enquête, et que les injustices ne sont pas enterrées avec les morts qui les ont subies. Je donne également le premier compte-rendu détaillé de l’importante adaptation théâtrale de l’essai de Genet, par le réalisateur Alain Milianti (1991), illustrant comment il a incarné les hantises obscures de l’auteur de manière visuelle et concrète, mais évanescente.

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