Abstract

Abstract:

Young people from the low-income settlements in Kenya's third-largest city, Kisumu, struggling with unemployment refer to their efforts to generate a livelihood as 'hustling'. At the same time, many of them put art (dance, music, poetry) at the centre of their lives. This article attempts to account for the significant popularity of the arts among Kisumu's youth. It understands the 'way of the artist' as an alternative interpretation of work and a framework in which people situate their experiences of unemployment, waiting and insecure work. To examine this framework in action, the article follows Janabii, a poet who has been at the centre of attempts to establish a spoken word scene in Kisumu. Janabii has spent several years in limbo, oscillating between glittering performances and a more discreet daily life, marked by functional homelessness and a refusal to surrender to the violence of Kenya's informal world of work. The article contributes to recent studies about hustling by combining an ethnography of a week in Janabii's life with a literary analysis of excerpts from one of his poems, in order to elucidate how his struggles to get by are narrated and stylized through a spoken word, artistic imaginary that interrelates with his everyday life.

Résumé:

A Kisumu, troisième ville du Kenya, les jeunes des quartiers défavorisés parlent de « débrouille » pour décrire leur quotidien face au chômage et au défide gagner leur vie. Mais cela n'empêche pas bon nombre d'entre eux de mettre l'art (danse, musique, poésie) au centre de leur existence. Cet article tente de décrire et d'expliquer la passion de ces jeunes pour l'art. A Kisumu, « la vie d'artiste » est en effet considérée comme une conception alternative du travail et un cadre d'activités leur permettant de pallier l'expérience du chômage, de l'attente et de la précarité du travail. Pour cette analyse, nous suivrons Janabii dans son quotidien; il est poète, et au centre d'une nouvelle culture du spoken word à Kisumu. Depuis longtemps, sa vie est faite d'aléas, entre de brillantes performances et un quotidien beaucoup plus terre à terre, marqué par l'absence de domicile personnel mais aussi par le refus de la violence qui sévit sur le marché du travail informel au Kenya. Cet article contribue aux travaux de recherche menés récemment sur la débrouille, en associant d'une part la description ethnographique d'une semaine dans la vie de Janabii et de l'autre l'analyse littéraire d'extraits d'un de ses poèmes, qui illustre, grâce au style de son langage et à son imaginaire artistique, sa lutte contre l'adversité et les défis de son quotidien.

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