In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

  • Basculer
  • Neil Hertz (bio)

Louis Marin was, among other things, among many other things— warmhearted, witty, generous friend and colleague, superb scholar and teacher, sharp-eyed, engaged appreciator of strange places and peoples, including us Americans—Louis Marin was also a writer of precision, verve, and imagination. In this tribute to him, I propose to look at some elegant, ironical pages of his, written in the mid-80s for an issue of the Centre Pompidou’s quarterly Traverses, an issue devoted to the theme “Japon fiction.”

“Le bambou à bascule” is the title of a brief text that begins by examining an odd Rube Goldberg contraption in a Zen garden in Kyoto and concludes by wondering about the coming end of the world. I am curious about how Marin gets from that beginning to that end, and how these intriguing pages—which read a little like a Kafka parable or a Borges elaboration of paradoxes, a little like one of Calvino’s invisible cities—reflect one of Marin’s lifelong concerns.

In the text’s opening lines, we encounter an object being described in full detail, but with no hint of who this describer is or for whom this description is intended.

L’objet était fait d’une forte tige de bambou d’environ un mètre cinquante à deux mètres, soigneusement fermée à sa base et dont la moelle intérieure avait été évidée. L’autre extrémité taillée en biseau et ouverte était placé sous un filet d’eau au débit naturellement variable selon les moments de la journée, les jours de la semaine, les saisons. Inclinée à quarante-cinq degrés, la tige de bambou était posée en son milieu sur une fine branche transversale, [End Page 830] sans doute une tige de bambou, elle-même supportée par deux autres branches verticales terminées en fourches et plantées dans le sol. La base de l’objet reposait sur une pierre poreuse, rougeâtre, de forme circulaire et creusée en son centre. L’eau qui coulait dans le bambou le remplissait lentement mais lorsqu’elle atteignait un niveau légèrement supérieur à son support, se vidant dans un instant dans le courant du ruisseau, il basculait pour retomber en frappant d’un coup sec la pierre de sa base et la faisant ainsi résonner. Parfois, mais pas toujours, il rebondissait, mais le deuxième coup était plus léger et le son plus “fluté.” On aura compris que le temps de remplissement de l’objet était à peu près (mais à peu près seulement) le même, mais d’un exemplaire à un autre—nous en avons vu trois ou quatre—il pouvait grandement varier selon l’importance du débit de l’eau et selon la taille de l’objet. Celui de la villa de retraite du poème-ermite avait été situé—comme d’ailleurs tous ceux que vous avons vus—au fond du jardin, à sa lisière, à peine discernable dans le fouillis de la végétation luxuriante qu’entretenaient la douceur de l’air et l’humidité du lieu. On pouvait s’asseoir sur un banc de pierre, de l’autre côté du ruisseau auprès du jardin de sable, pour le regarder et attendre ainsi délicieusement le bref moment de la “catastrophe” et le choc sur la pierre (parfois deux) et l’éclat sonore qui l’accompagnait.

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Note Marin’s care in recording that sometimes—not always—there is a second shock created by a little bounce of the bamboo. Or his insisting, in the next sentence, that the filling of the bamboo is “à peu près, (mais à peu près seulement),” similar each time. Attending to what’s predictable and unpredictable with such nuanced qualification is not the least pleasure in reading these lines.

More or less impersonal at first, the paragraph concludes by producing an implied reader, an informed speaker, a fuller look at the garden’s edge, its lisière, and, in a surprising departure from the relatively flat tone of the earlier lines, a vignette of someone, perhaps a poet/hermit, perhaps the writer or reader, seated...

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