Abstract

Abstract:

The Spanish leftists who struggled against Franco's dictatorial regime in the late 1960s and 1970s were fuelled by their belief in a radically different and better future. Revolutionary enthusiasm was particularly strong in the Basque Country, where the radical left had a strong presence. However, when the transition to democracy in Spain in the late 1970s and early 1980s followed a reformist rather than revolutionary course, the sense of disillusionment among Basque radicals eager for revolutionary change was especially acute. This article examines the presence of "uchronic dreams"—imaginings of alternate, radically different futures for post-Francoist Spain—in Basque leftists' memories of the period between 1968 and 1982. Interviews with Basque militants who had been active in different organizations during the 1970s reveal the complex interplay of emotion and temporality in their memories of their activism. In understanding the memories of activists in terms of the loss and defeat of their revolutionary ideals, the author argues that melancholia plays an active role in shaping their memories. What emerges from their sense of loss of a future that never came to be is a new temporality that preserves intact many of their revolutionary expectations and utopian promises.

Abstract:

Les gauchistes espagnols qui ont lutté contre le régime dictatorial de Franco à la fin des années 1960 et au courant des années 1970 étaient animés par la croyance en un avenir radicalement différent et meilleur. L'enthousiasme révolutionnaire était particulièrement fort au Pays basque où la gauche radicale avait une présence considérable. Toutefois, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, la transition vers la démocratie en Espagne a suivi un cours réformiste. Avides de changement révolutionnaire, les Basques radicaux partageaient notamment un sentiment de désillusion aigu. Le présent article examine la présence de « rêves uchroniques », c'est-à-dire d'avenirs alternatifs et différents imaginés pour l'Espagne post-franquiste, dans la mémoire des gauchistes basques pour la période s'étalant de 1968 à 1982. Les entretiens avec des activistes au sein de différentes organisations pendant les années 1970 révèlent l'interaction complexe entre l'émotion et la temporalité qui caractérise leurs souvenirs de leur militantisme. En saisissant ces souvenirs du point de vue de la perte et de la défaite d'idéaux révolutionnaires, l'auteur soutient que la mélancolie joue un rôle actif dans la formation de leurs mémoires. Une nouvelle temporalité émerge donc du sentiment de perte d'un avenir qui ne s'est jamais réalisé. Elle préserve intactes leurs attentes révolutionnaires et leurs promesses utopiques.

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