Abstract

Abstract:

L'auteure de cet article interroge la théorie du care à partir des représentations de la honte dans La Danse juive (1999) de la Québécoise Lise Tremblay. Dans une perspective féministe, elle met l'accent sur l'intersectionnalité qui caractérise la double appartenance du sujet honteux au genre féminin et à ses origines sociales. Elle montre que l'expression de cette émotion prend une valeur performative qui lui confère une dimension critique. Par le récit de sa honte, la narratrice de La Danse juive réinvestit la dépendance à un système de valeurs conformiste pour en subvertir les termes. Vivre avec la honte n'est dès lors pas que pure négativité. La souffrance associée à cette émotion est aussi le vecteur d'une communauté de vulnérabilités qui prend forme dans l'expression d'une "honte empathique." La présente étude met en évidence la façon dont l'enjeu de la représentation s'en trouve déplacé sur l'horizon éthique du care.

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