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First World War or in the Resistance in the Second. In his worst moments, Bernard imagines himself in the role of the German occupier—and the image of Oradoursur -Glane seems suddenly more apposite to him than does that of Verdun. A very grim secret looms in Des hommes, and from the beginning of the novel Mauvignier tantalizes us with the prospect of finding out just what that secret entails. Some readers may find his game of narrative hide-and-seek a bit wearying after a while, and a bit predictable as well. The strategy of explaining the present through the past may seem like a tired commonplace, moreover. It is just possible, however, that Mauvignier’s main purpose could be elsewhere. Perhaps it is not so much events that interest him as the stories we tell ourselves about those events, and furthermore the way those stories condition stories to come. Speaking about present events in La Bassée, Rabut muses: Peut-être que ça n’a aucune importance, tout ça, cette histoire, qu’on ne sait pas ce que c’est qu’une histoire tant qu’on n’a pas soulevé celles qui sont en dessous et qui sont les seules à compter, comme les fantômes, nos fantômes qui s’accumulent et forment les pierres d’une drôle de maison dans laquelle on s’enferme tout seul, chacun sa maison. (270) For Rabut, and more particularly still for Bernard, the things they tell themselves about their time in Algeria set the terms for their life thereafter, and it is only through that first story that anything occurring subsequently can be read— that is to say, lived. University of Colorado Warren Motte NDIAYE, MARIE. Trois femmes puissantes. Paris: Gallimard, 2009. ISBN 978-2-07-0786541 . Pp. 319. 19 a. Marie Ndiaye a reçu le Goncourt 2009 pour ce roman magistral et subtil composé de trois récits indépendants, adoptant les points de vue particuliers de trois personnages en crise, victimes d’un passé aliénant et pris dans une quête existentielle, au Sénégal ou en France. Dans chaque cas, la quête est double: à la fois intérieure, onirique, subjective et extérieure, sociale, familiale, culturelle. Norah, avocate en France, rappelée en Afrique par un père qui l’a négligée, vient défendre son frère Sony accusé du meurtre de sa maîtresse—par ailleurs la nouvelle épouse du père. Norah est replongée dans un passé familial dysfonctionnel auquel elle doit sa force morale mais aussi les problèmes de sa vie présente. Elle confronte les démons de son enfance et renoue progressivement les fils de son existence, son séjour au Sénégal la forçant paradoxalement à se rapprocher de sa fille et de son partenaire restés en France durant le procès: Pareillement elle avait cessé de se demander pourquoi elle ne doutait pas que renaîtrait en elle l’amour pour son enfant [...] dès lors qu’elle les aurait délivrés, Sony et elle, des démons qui s’étaient assis sur leur ventre quand elle avait huit ans et Sony cinq. (93) La deuxième femme sénégalaise de ce roman se nomme Fanta. Elle vit en France avec son fils Djibril et son mari Rudy, ancien enseignant de littérature Reviews 425 médiévale devenu vendeur de cuisine. Le récit décrit la journée de travail de Rudy, tourmenté par la jalousie, la crainte de perdre sa femme, la peur de ressembler à son père assassin. Il pense obsessionnellement à Fanta avec laquelle il s’est disputé. La plate routine du jour évoque une épopée onirique qui l’amène à exorciser ses propres démons. Au fond de sa mémoire, il retrouve l’humiliation de son expulsion du lycée à Dakar, le retour en France, les espoirs déçus, l’infidélité de sa femme, la folie religieuse et l’intolérance de sa mère. Le récit emprunte une structure de quête médiévale où le dysfonctionnement domestique se règle par des épreuves qui testent...

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