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des pièces classiques et modernes, ainsi que Shakespeare, La Nuit des rois, pièce qui fit la célébrité du Vieux-Colombier, tombent dans le domaine du silence. Le rôle de Blanche pendant la Grande Guerre, détaillé dans la Correspondance de guerre Georges et Blanche Duhamel (Champion 2007, 2008), aurait exigé plusieurs pages de développement, car cette écriture servait de journal pour cette période, selon la comédienne. Le lecteur aurait bien aimé voir une bibliographie des œuvres utilisées, nonéditées et éditées; un index des noms propres; quelques photos de Blanche dans un rôle célèbre; enfin, un plus grand soin accordé à la documentation des œuvres, telle que le tome et la pagination, mais surtout aux références des multiples passages cités et au grand nombre de coquilles. Toutefois, le lecteur peut satisfaire son intérêt ainsi que sa curiosité en apprenant mille détails sur une vie théâtrale passionnée et passionnante et encore domestique, remplie d’amour, de sacrifice et de service, dédiée à l’œuvre et à la gloire de son mari. University of Scranton (PA) Richard J. Bourcier KAMINSKY, SARAH. Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire. Paris: Calmann-Lévy, 2009. ISBN 978-2-7021-4032-1. Pp. 259. 16 a. Dans ce récit adressé à sa fille Sarah et retranscrit par cette dernière, Adolfo Kaminsky, l’un des plus grands faussaires du siècle, lève le voile sur ses activités clandestines. Né en 1925 à Buenos Aires de parents juifs russes, Adolfo arrive en France à l’âge de 5 ans. Sa famille s’installe à Vire, bourgade quiète de Normandie. Rêvant d’être peintre et passionné d’imprimerie, c’est pourtant dans une teinturerie qu’il se fait embaucher au début de la guerre. Il y apprend les secrets des colorants et la manipulation de produits chimiques en tout genre. Au fil des mois, il fait montre d’aptitudes remarquables dans l’art d’effacer les encres. Ses talents lui valent d’entrer, à 17 ans, dans les réseaux de la Résistance. Arrêté par les Allemands, mais échappant par extraordinaire à la déportation, l’adolescent œuvrera, pendant la fin de la guerre, dans l’ombre d’un laboratoire, produisant des faux papiers pour les résistants et pour les Juifs à une cadence effrénée: “Le calcul est simple. En une heure, je fabrique trente papiers vierges. Si je dors une heure, trente personnes mourront” (32). La qualité de ses contrefaçons le fera connaître des agents de renseignements français qui s’attacheront ses services après-guerre. Devenu “faussaire d’Etat” (98) pour la DGER, il délaissera vite l’espionnage militaire pour aider, au sein d’une organisation d’immigration clandestine, les Juifs rescapés des camps de concentration à rejoindre la Palestine. Il apportera par la suite son concours à divers combattants, notamment ceux du FLN, pendant la guerre d’Algérie. Il comptera, parmi ses plus célèbres clients, Daniel Cohn-Bendit, à qui il fera une identité fictive lors des émeutes de mai 68. Si ses premiers faux sont mus par des convictions, sinon idéologiques, du moins personnelles, guidées par l’assassinat de sa mère, jetée d’un train par les Nazis, et le sort tragique des survivants de l’Holocauste, Kaminsky collaborera dès les années cinquante avec des activistes de tout bord, sans jamais embrasser la cause d’aucun d’entre eux. Sollicité pour des opérations terroristes, il se refusera à toute action violente. Se défiant des militantismes et des extrémismes, il 404 FRENCH REVIEW 84.2 n’aura d’autre credo que l’adhésion spontanée au sort de tous les opprimés. Exerçant ses fonctions illicites par humanisme, il n’a d’ailleurs, selon ses dires, jamais accepté le moindre émolument pour ses contrefaçons, vivotant de travaux photographiques, son autre passion. Sa “carrière” de faussaire s’arrête en 1971, quand son laboratoire est découvert. Après trente années d’une existence solitaire et laborieuse, il s’exile en Algérie...

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