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consacrés. Ce n’est pourtant pas la perspective adoptée par Reed Benhamou dans son ouvrage. L’auteur s’y intéresse aux statuts et règlements de l’institution au cours de ses 145 années d’existence, afin de déterminer “why changes were made and how they were perceived by those involved” (vii). L’auteur a divisé son ouvrage en deux parties. Dans la première (1–90) il offre une synthèse, période par période (1648–1655, etc.), des modifications réglementaires marquantes dans la vie de l’institution, en les replaçant dans leur contexte historique. Dans la seconde, il présente à l’historien tous les documents administratifs utilisés pour sa synthèse dans la première partie, classés chronologiquement . Il s’agit donc ici d’un travail documentaire destiné à un public d’historiens spécialisés dans l’art académique français de l’époque classique et qui ne saurait intéresser le public général. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une histoire de l’institution, les textes administratifs, tout secs qu’ils soient, permettent de sentir la dynamique sociale de l’institution, en particulier les conflits, dus à l’application d’une stricte hiérarchie reflétant celle de la société monarchique, entre les officiers en charge de l’Académie et les académiciens et autres agréés. C’est justement le fait que l’Académie, création royale, n’ait su évoluer vers plus de démocratie pendant la période révolutionnaire , qui explique, selon l’auteur, sa dissolution en 1793. University of North Texas Christophe Chaguinian PIÉJUS, ANNE, éd. Plaire et instruire: le spectacle dans les collèges de l’Ancien Régime. Rennes: PU de Rennes, 2007. ISBN 978-2-7535-0363-2. Pp. 174. 20,00 a. Cet ouvrage n’est en rien une réplique aux accusations que Voltaire a portées contre ceux qu’on surnomme toujours les “jèses” en milieu scolaire, et que l’enseignement public a hautement propagées. Leur détracteur n’est jamais cité et est indexé deux fois seulement dans des contextes anodins. L’étude réussit cependant à montrer qu’en France, l’enseignement public a suivi très fidèlement l’exemple de la Compagnie de Jésus jusque dans ses activités hors-programme, et que ses rivaux n’étaient pas aussi rébarbatifs qu’on se plaisait à dire. Les vingt collaborateurs à ces Actes d’un colloque de la Bibliothèque Nationale s’attachent à démontrer que les collèges de l’Ancien Régime ont fait connaître et aimer le théâtre de l’honnête homme, des pièces devenues classiques depuis, et leurs auteurs. En effet, la tradition de présenter un spectacle joué et monté par une classe terminale du collège au moment de la distribution des prix n’est pas récente: au Siècle de Louis XIV, dans les collèges jésuites, les familles attendaient cette célébration. Ce qui est remarquable, comme le montre Nathalie Lecomte (113–36), acteurs et techniciens du spectacle de l’époque se mêlaient aux élèves afin d’offrir aux spectateurs des représentations de haute qualité. Les programmes de ces cérémonies indiquent parfois l’identité de ces professionnels et parfois pas. D’ailleurs, il est certain que le répertoire choisissait des pièces édifiantes sans rôles féminins, Polyeucte plutôt que Phèdre… A cet égard, Françoise Pélisson-Karro (241–51) présente L’Histoire tragique de la pucelle de Dom-Rémy, donnée à Pont-à-Mousson en 1580 à l’occasion d’une visite du roi et de la reine, bien avant le Grand Siècle, et où le service du roi domine déjà les préventions jésuites sur la condition féminine. Laura Naudeix (85–98) rapporte que certains collèges se dotaient de scènes 398 FRENCH REVIEW 84.2 décorées pour ces représentations, surpassant en cela ce que font les institutions contemporaines. Autre innovation qui n’a pas été suivie par les...

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