In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

alors accueilli en Amérique. Ce livre est fortement recommandé à cause de sa passion de la vie et des nombreux détails sur une période critique de l’histoire. Tout spécialiste de Duhamel et toute bibliothèque soucieuse de documentation y trouveront une grande satisfaction. University of Scranton (PA) Richard J. Bourcier Le Grenelle de l’environnement. Regards sur l’Actualité n° 338. Paris: Documentation française, 2009. ISSN 0337-7091. Pp. 104. 7,80 a. De juillet à octobre 2007, une série de discussions et de négociations officielles sur le développement durable (DD) en France se tint. Ce processus examina globalement toutes les politiques publiques sous l’angle du DD et est connu comme le Grenelle de l’environnement. Jean-Louis Borloo, nouveau ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables, y coordonna cinq “collèges” (groupes) de travail (État, ONG écologistes, syndicats, organisations patronales, collectivités territoriales) sur six sujets-clés: lutte contre le changement climatique et pour la maîtrise de l’énergie, préservation de la biodiversité, promotion de la santé liée à l’environnement, adoption de modes de production et de consommation durables, construction d’une démocratie participative, et promotion de modes de développement écologique favorables à l’emploi et la compétitivité. Ce processus consultatif très médiatisé recommanda maintes actions, mais sans les hiérarchiser, et fut couronné par un discours solennel de Nicolas Sarkozy à l’Élysée le 25 octobre 2007, auquel assista Al Gore. Ce dossier synthétique des services de publication du Premier ministre réunit six articles très clairs et constitue une excellente introduction. Daniel Boy (Sciences Po) explique que Grenelle créa un “mécanisme de gouvernance novateur” (9) et “une assise sociale à la négociation environnementale” (11) par la large participation de la société civile, mais s’interroge aussi sur sa durabilité face à l’inertie et aux intérêts administratifs et politiques. Philippe Rossinot (Quai d’Orsay) conclut au “succès de l’opération” (24) en raison de l’importance et de la transparence de cette participation sociétale qui constituent “une rupture comportementale” (21). Certes, les programmes du Grenelle sont “audacieux” mais Rossinot simplifie quand il prévoit qu’en eux-mêmes, ce saint-simonisme “apolitique” (23) et l’urgence des problèmes environnementaux “devraient contribuer” à une action publique “pérenne” (23). En fait, l’action politique obéit à ses propres lois. Benoît Vergiette (Agence Française de Sécurité Sanitaire) décrit clairement mais technocratiquement (sans aucune critique ni mise en perspective) les apports sur les risques sanitaires liés à l’environnement; son chapitre est le plus faible. À l’inverse, Olivier Godard (CNRS et Polytechnique) dénonce justement le retard de la France sur le DD par rapport à ses engagements internationaux et ses contradictions persistantes: “remises en cause successives des budgets” publics environnementaux , “suppression de la vignette automobile”, suspension des avantages fiscaux du gazole (39). Donc, le Grenelle ne constitue pas une révolution mais “un rattrapage ” (45) menacé par “l’absence de consensus sur les instruments économiques” (43). Pierre Lascoumes (CNRS et Sciences Po) analyse divers “leviers d’action” favorisant la DD en France: “prise de conscience collective et internationale”, “anticipation du scénario du pire”, (48–49) et coordination politico-administrative Reviews 195 croissante, quoique encore insuffisante. Mais il souligne aussi les “obstacles au ‘New Deal écologique’”: “manque de vigilance et de cohérence politiques”, “dossiers ignorés” (OGM, eau, nucléaire), doutes sur le “financement des mesures annoncées”, résistance d’acteurs institutionnels (parlementaires, Grands Corps et ingénieurs dominant les ministères techniques comme Agriculture, Énergie, Transports) et la “capacité de pression [...] incertaine” des ONG (53–57). L’entretien final avec Dominique Bourg (Université de Lausanne) est riche. Les apports du Grenelle incluent la reconnaissance des périls, la participation collective qui accroît “l’acceptabilité des mesures environnementales” (63), le volontarisme des autorités, leur “investissement symbolique inédit” (61), une approche systémique des problèmes (“Tout se tient” 59), et certaines propositions structurantes. Ses faiblesses sont l’exclusion de certains sujets et acteurs, la difficulté de l’application des...

pdf

Share