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Society and Culture edited by Marie-Christine Koop COQUART, ÉLISABETH. La frondeuse: Marguerite Durand, patronne de presse et féministe. Paris: Payot, 2010. ISBN 978-2-228-90500-8. Pp. 347. 21,50 a. Déjà auteure d’une biographie de Marthe Richard (Payot, 2006), Élisabeth Coquart retrace ici le parcours surprenant d’une pionnière du féminisme, tout en présentant sous un nouvel éclairage tout un pan de l’histoire politique et sociale de la IIIe République. Rien ne semblait destiner Marguerite Durand (1864–1936), qui avait d’abord connu le succès en tant qu’actrice à la Comédie-Française, à jouer un rôle majeur dans les domaines du journalisme, de la vie politique et de la lutte pour les droits des femmes. Elle sera pourtant, au tournant du siècle, au centre de deux événements sociopolitiques marquants pour la IIIe République: le Boulangisme et l’affaire Dreyfus. Après avoir épousé en 1888 un député boulangiste (dont elle divorcera en 1891), elle s’initia au métier de journaliste en publiant des articles dans le journal que dirigeait son mari. En 1896, alors qu’elle travaillait pour Le Figaro, elle fut chargée de “couvrir”, ou plutôt de chercher à ridiculiser, le Congrès féministe international qui se tenait à Paris. Le résultat fut le contraire de celui recherché par le quotidien conservateur. Durand décida en effet de fonder un journal où ne travailleraient que des femmes: “Un vrai quotidien, avec toutes les rubriques politiques, culturelles, internationales. Un quotidien de tendance féministe comme tel journal est à gauche et tel autre à droite” (97). Baptisé La Fronde, il sera publié à partir du mois de décembre 1897. L’analyse de Coquart fait ressortir toutes les résistances que rencontra cette entreprise journalistique, qui empiétait sur plusieurs domaines réservés aux hommes. Le travail de nuit, par exemple, qui est un élément essentiel de la publication d’un quotidien, était, de par une loi votée en 1892, interdit aux femmes. Les obstacles n’étaient d’ailleurs pas uniquement d’ordre juridique: “Quant au syndicat des ouvriers du livre, l’aristocratie des ouvriers imprimeurs, son point de vue est clair: pas de femmes dans les ateliers des journaux” (108). Les travailleuses de l’imprimerie se verront donc obligées de créer leur propre syndicat en 1899. Certains lieux hautement symboliques (l’Assemblée nationale, le Palais de Justice, le Conseil municipal de Paris) ont fini par admettre la présence des femmes, mais uniquement en leur qualité de journalistes: “Mathilde Méliot est la première femme à pénétrer à la Bourse. Parce qu’elle est l’auteur d’un dictionnaire des monnaies et des sociétés financières? Parce qu’elle fait campagne pour les chèques barrés? Non, parce qu’elle est journaliste” (122). Coquart insiste sur le fait que Durand s’intéressait d’abord et surtout aux droits “économiques” des femmes, et en particulier la possibilité pour chaque femme qui le désirait de gagner sa vie, sans être obligée de dépendre d’un homme. D’où la nécessité de réformer le Code civil, ce “mur habilement bétonné par Napoléon Bonaparte pour enfermer les femmes dans un statut de mineures à vie” (213). Par la suite, Durand devint une militante pour le droit de vote, un droit que les Françaises ne commenceront à exercer que dix ans après sa mort. Certains aspects de l’œuvre réformatrice de Durand semblent plus excentriques, tel son rôle dans la création du cimetière animalier d’Asnières. Cependant, cette “patronne de presse” fonda également une bibliothèque consacrée à l’histoire des luttes pour les droits des femmes, biblioth èque qui se trouve aujourd’hui dans le XIIIe arrondissement et qui porte son Reviews 193 nom. Réussite exemplaire, la biographie qu’a produite Coquart est solidement documentée et passionnante à lire. Western Washington University Edward Ousselin DUHAMEL, GEORGES et BLANCHE. Correspondance de guerre 1914–1919 Tome II (janvier 1917–mars 1919). Éd. Arlette Lafay. Paris: Champion, 2008. ISBN 978-2-74531441 -3. Pp...

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