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women’s texts as part of the dynamic public dialogue about reason that took place during the Enlightenment and its implications for women. This is a welcome contribution to eighteenth-century scholarship. California State University, San Bernardino Aurora Wolfgang BRIX, MICHEL. L’Attila du roman: Flaubert et les origines de la modernité littéraire. Paris: Champion, 2010. ISBN 978-2-7453-2021-6. Pp. 203. 19 a. D’après ce pamphlet, la littérature ne se serait jamais remise de l’ouragan “Gustave”. Se basant sur les textes présentés par Phillipot dans son Flaubert de 2006, Brix s’engage à nous démontrer que la “décadence” de la littérature fran- çaise est due à la “révolution” flaubertienne, “contre-nature” (11). Dans l’esprit du dix-neuvième siècle, Brix déplore que Flaubert ne peigne que le mal, jamais le bien. Son impassibilité serait une sorte de snobisme et son culte de l’Art une façon de se moquer du lecteur. Des exemples contradictoires, puisés au hasard dans la Correspondance, prouveraient que l’esthétique de Flaubert est “introuvable ” et son œuvre “impossible”. Le Normand, “piégé par ses personnages”, ne serait que “du Balzac en blague” (66). L’analyse du “bovarysme” étant “infiniment plus développée” chez Balzac, nous assistons à un “appauvrissement romanesque” chez un Flaubert se fiant plus à la lecture de documents qu’à l’imagination (72–76). Surtout, la misanthropie de Flaubert fait de lui un “Attila”. L’artiste souffre d’une rancœur envers ceux qui n’ont pas, comme lui, sacrifié leur vie à une conception idéale de l’art (97). Anti-moderne, Flaubert a pour descendance les “modernes” de notre époque qui crachent “sans bien savoir pourquoi” sur le temps présent (112). Prenant le contrepied du banal et du commun en toutes circonstances, Flaubert joue un rôle de provocateur que Brix, à la suite des Goncourt, explique par un snobisme qui aurait encouragé l’artiste à choisir la Carthage punique comme cadre de son deuxième roman. De plus, ce serait pour “faire chic” que Flaubert aurait écrit la Tentation dans une “langue étrangère” (sic, 121). Le désir de l’artiste de disparaître dans l’œuvre ne serait qu’une “pose”. La nature de l’idéal stylistique du Normand resterait ésotérique et le “livre sur rien”, un mystère. Hanté par la beauté idéale, Flaubert refuse le “poison démocratique et égalitaire”. Autrement dit, le “héraut de la modernité” serait avant tout et pour tout un réactionnaire. Brix consacre un chapitre à souligner les ressemblances entre Flaubert et Schopenhauer. Pour les deux penseurs, l’idée de progrès social est fondée sur des illusions (147). Selon Brix, cette pensée se répand au dix-neuvième siècle, entraînant la notion de décadence qu’il développe dans un chapitre intitulé “Finde -siècle et flaubertolâtrie”. Pour Zola, L’éducation sentimentale serait le modèle du roman naturaliste. Inspirés par Flaubert, Huysmans et Céard “plongent le lecteur dans des intériorités maladives voire aliénées” (159). Maître de l’Art Pur, Flaubert serait également responsable des “dérives symbolistes” chez Villiers et chez Mallarmé. “Singes de Flaubert”, les auteurs du vingtième siècle se seraient soumis au “paradigme flaubertien”, dans une “schizophrénie” aberrante. Pour ces “romanciers du nihilisme”, l’humanité a un destin tragique. Les “grands rhétoriqueurs ”, de l’Oulipo à Pérec, discréditent la littérature en “la réduisant à une 166 FRENCH REVIEW 85.1 simple activité ludique” et les lecteurs seraient les “grands perdants” (177). Influenc é par le freudisme (allié de Flaubert), le roman d’aujourd’hui débouche sur l’autofiction. Enfin, le roman flaubertien aurait “indirectement [alléluia!] contribué à la Shoah”: derrière Flaubert “se profile l’officier nazi écoutant du Mozart” (185). Mais Flaubert n’est pas le seul coupable et d’autres l’auraient précédé dans le culte de la forme et dans le mépris du public. Reniant alors les trois quarts de son analyse, Brix concède que l’image qu’il vient de d...

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