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same sentence appearing in two places (13, 20), one would be hard pressed to find any chinks in this fine study. University of Arkansas Hope Christiansen SARKONAK, RALPH, éd. Les spirales du sens chez Renaud Camus. Amsterdam: Rodopi, 2009. ISBN 978-90-420-2684-1. Pp. 290. $78. “Peu de lecteurs de Camus ont tout lu” (12), prévient Ralph Sarkonak face à une œuvre qui compte près de quatre-vingts volumes et très peu de lecteurs, guère plus de mille, dit-on. Heureusement, les ouvrages critiques ne manquent point. Après notamment Études camusiennes (2000) de Jan Baetens (FR 74.6) et Renaud Camus, érographe (2004) de Sjef Houppermans (FR 80.2) dont on a dit ici le plus grand bien, on salue ce nouveau livre qui s’efforce de donner un aperçu d’une œuvre à la fois immense et multiforme dans la diversité et le mélange des genres dont elle procède: élégies, églogues, éloges, romans, journaux intimes, chroniques, essais, pamphlets, répertoires, écrits sur l’art, “topographies”, etc. Une part de cette œuvre change aussi de support en se développant sur Internet avec Vaisseaux brûlés (renaud.camus.pagesperso-orange.fr). L’auteur cherchant à pallier la richesse inépuisable de son objet par un évident éclectisme, on appréciera la variété des approches, linguistiques, thématiques ou génériques qui composent ce recueil fait d’articles et d’entretiens, d’un exercice de style aussi, un quasi centon de Paul Léon (168) sur le peintre Jean-Paul Marcheschi, alias Flatters dans l’œuvre camusienne. On retiendra surtout “Paysages: pays sages” de Houppermans, “Renaud Camus, remarqueur mélancolique” de Catherine Rannoux et l’étude de Sarkonak sur Roman furieux. Les spécialistes du genre trouveront aussi un grand intérêt aux pages de Charles H. Porter dans “À la recherche de l’autobiographie” sur le roman autobiographique L’inauguration de la salle des Vents. On peut néanmoins s’étonner de l’absence apparemment délibérée de toute référence critique sur la “nouvelle autobiographie” (108), entre autre. On ne peut que louer le choix éditorial (13) de privilégier ce pan formidable que constitue le Journal qui s’étend sur une vingtaine de volumes depuis le Journal d’un voyage en France (1981) jusqu’à Rannoch Moor—Journal 2003 (2006) auxquels se sont ajoutés en 2007 les deux tomes du Journal de “Travers” couvrant les années 1976–1977. L’on regrette cependant que certains articles continuent d’alimenter ad nauseam “l’affaire Camus”. Consacrer un livre à un écrivain méconnu tient implicitement de l’hommage. Cependant ici telle critique qui prétend tenir de “l’éloge paradoxal” (164) est souvent problématique et non dénuée d’arrogance. La lecture de Du sens (P.O.L., 2002) ou le dossier mis en ligne par l’écrivain (renaud.camus.pagesperso-orange.fr/affaire/affaire.html) fournissaient déjà ample matière à réflexion. Si l’importance d’une œuvre se mesure, selon le mot de Nietzsche, au nombre de ses ennemis, celle de Camus paraît aujourd’hui incontestable. Elle peut provoquer l’ire ou l’admiration. Bruno Chaouat résume parfaitement: “Camus pense à rebrousse-poil, ce qui ne peut que déplaire” (267). Il suffit de relier deux points de vue pour en donner une idée. Par exemple, comment se fait-il que dans ses Journaux “ce sont les détails concernant la vie homosexuelle de l’auteur qui représentent sa contribution la plus ‘originale’” alors que “peu d’activistes homosexuels lisent Reviews 365 Camus” (116), s’interroge C.H. Porter? Par ailleurs, dans le remarquable entretien qui clôt le volume, Alain Finkielkraut avance une explication: si lors de l’affaire “les homosexuels se sont pour la plupart déchaînés contre lui”, c’est “qu’il ne fait partie d’aucun réseau gay de la vie intellectuelle française” (289). On saisit pourquoi l’œuvre camusienne reste à lire. En réalité, ce qui dérange au plus haut point, c’est l’extr ême littérarité de cette œuvre, suggère Porter (233). Écrivain “classique, dans...

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