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mieux le ciel que sa propre réalité. Un jour, il soupçonne que quelqu’un lui vole de petites choses (yaourt, jus de fruit) dans son réfrigérateur. Après avoir installé une caméra, il découvre qu’effectivement une femme est dans sa cuisine; il appelle la police et elle est appréhendée. On apprend alors qu’ayant perdu son emploi , puis son appartement, la nuit elle dort dans l’“oshiiré” (“placard à futons” [43]) d’une “chambre surnuméraire” (53) au fond du couloir depuis un an. Cet événement change sa vie, car d’une part, il ne se sent plus chez lui maintenant, et d’autre part, psychologiquement, cette femme a ouvert “un soupirail dans [s]a conscience” (55–56). Shimura reconnaît que ce placard est comme son inconscient , cachant ses rêves et ses désirs comme les femmes qu’il n’a pas su retenir, telles “Mariko ou Fumiko, divinités oubliées qui reparaissent avec un sourire moqueur ” (35). Ce pourrait être aussi un avertissement pour le réveiller de la routine dans laquelle il s’est muré (“s’y mura”) et “s’y moura.” Cette longue nouvelle utilise un langage riche (“esbignée” [32], “freux” [48]) et poétique, tant dans ses allitérations (“tôles, toiles, tuiles” [11]) que dans sa mise en page: un jeu en direct de Niigata, et ne me rends compte du temps. (35) Ce langage est aussi critique d’un certain Japon postindustriel parfois cruel, découvert depuis la “Crise” (72), entre la haute surveillance traditionnelle (la voisine, Mme Ota, l’œilleton-panoptique de la prison), et celle des caméras de sécurit é présentes partout. L’humanité qui se dégage de cette nouvelle vient aussi du fait que ce fait divers japonais est universalisé. Nagasaki est en effet comparé à un placard dans lequel pendant plus de deux siècles s’est caché l’Occident, établissant un pont entre les deux mondes. Par là on comprend que ce Japon représenté dans ses particularités pourrait bien être tout pays postindustriel avec ses nouvelles fractures sociales. De manière surprenante et intéressante aussi, dans le dernier quart du récit, la voix est donnée à cette “intruse”, d’abord de sa prison, puis quand elle est libérée et retourne voir la maison maintenant vide, pour nous raconter les événements majeurs de sa vie comme le fait qu’un “glissement de terrain dû à la tempête en cours a emporté la route [au passage de ses parents]” et que depuis “le glissement de terrain, je l’ai compris peu à peu, continuait en moi” (107). Bien construite , à la fois traditionnelle et postmoderne, française et japonaise, tant dans sa forme (brièveté, fait divers, conte, nouvelle, écriture poétique) que dans son contenu (un Japon traditionnel et un Japon-pays postindustriel présent et parfois trop obsédé par le futur aux dépens de ses habitants), cette nouvelle est à lire! University of Alberta, Canada Chris Reyns-Chikuma FONTANEL, SOPHIE. Grandir. Paris: Laffont, 2010. ISBN 978-2-221-11716-3. Pp. 145. 17 a. Sophie Fontanel is an essayist, a reporter for Elle magazine, and a novelist several times over. Grandir has more the feel of a collection of personal essays, though its designation as a “roman” warns us away from such assumptions. However one chooses to classify it, the book is driven by the reflections of a firstperson narrator on her role as caretaker of her elderly mother. The underlying claim of the novel is trumpeted on the editor’s marketing sleeve (“Les parents 592 FRENCH REVIEW 85.3 sont des enfants qu’on a très jeune”). The cliché holds well enough, especially in the early chapters in which the narrator relates how her mother slips into increasing dependence on her daughter. True to her training as an essayist, Fontanel writes in short bursts of anecdote complemented with musing. These vignettes about the elderly mother often begin with a health issue (a fall, a trip to the emergency room, confinement to bed) as though to underscore the incremental retreat from life. But the narrator also catalogs...

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