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prologue et la première partie de l’ouvrage. Tour à tour espiègle et sage, ambigu et lumineux, le Vieux commente, discourt et se joue parfois des propos de l’auteur qui, s’efforçant de percer le secret de la création du monde, expose en alternance avec lui toutes les données de la connaissance. En effet, Dieu fait intégralement partie de l’énigme universelle qui taraude l’auteur: entité spirituelle, il perdure à travers le temps et l’espace par son mystère même. Il hante l’esprit des hommes qui le cherchent inlassablement. “Le temps passe et je dure” (63) se réjouit-il, ou encore: “Que feraient les hommes s’ils ne me cherchaient pas? Ils me cherchent— et ils ne me trouvent pas. S’ils me trouvaient, ils ne penseraient plus à moi” (79). Dans les deux autres parties du livre—“Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien?” et “La mort: un commencement?”—d’Ormesson entreprend une réflexion sur la mort, indissociable de celle sur la vie puisque “vivre, c’est d’abord mourir”, souligne-t-il à plusieurs reprises. À travers une série de courts textes, il médite sur ces questions fondamentales que sont la reproduction de la vie qui permet à l’histoire de se poursuivre, le caractère “éternel” du présent, “imprévisible” de l’avenir et “évanoui” du passé, la nature et le rôle de la lumière qui expliquent l’hypothèse du big bang et avec lui le surgissement du temps et de l’espace. Il examine l’apparition du Dieu unique et tout puissant—celui d’Abraham—en tant que vérité absolue, s’attarde sur l’Incarnation, ce “coup de génie” du christianisme qui le distingue de toutes les autres religions, passe en revue les arguments prouvant ou réfutant l’existence de Dieu pour examiner une fois encore les diverses facettes de l’énigme de l’être et de sa mort inévitable. Pour l’auteur, cette interrogation béante et obsédante gardera toujours son myst ère malgré la pensée, malgré les avancées inouïes de la science. Livre joyeux mais grave aussi, livre-somme qui transmet une étonnante culture humaniste, livre-testament d’un octogénaire amoureux de la vie qui voudrait croire que la destinée humaine n’est pas un hasard mais qu’un dessein peut-être divin permet l’espérance. Ce volume encyclopédique et léger se lit avec plaisir. Fairfield University (CT) Marie-Agnès Sourieau DOUARD, JULIE. Après l’enfance. Paris: P.O.L., 2010. ISBN 978-2-8180-0002-1. Pp. 336. 19,50 a. Auteure de plusieurs pièces de théâtre, Julie Douard publie ici un premier roman qui s’interroge sur l’adolescence, cette période post-enfance remplie de turpitudes émotionnelles propices aux interrogations filiales et à l’éveil des sens. Étienne, le héros de ce récit, est un adolescent de seize ans qui nous fait découvrir sa famille atypique et plutôt délirante. Tout commence par le coït improbable entre Madeleine, une secrétaire “très scrupuleuse” (7), et son patron, résultant neuf mois plus tard en la naissance du narrateur. La fratrie qu’il rejoint est pourtant très inhabituelle. Il y a d’abord Philomène, cette sœur ainée “cinglée” (14) et violente qui, envoyée à “l’École nationale de formation des surveillants pénitentiaires ” (30), s’amourache de son instructeur Bob, un homme marié dont elle tombe enceinte. Ayant toujours refusé toute paternité, Bob deviendra fou et dispara îtra tandis que sa maîtresse et son épouse s’uniront par amour pour le petit Ernest et lui confectionneront le parfait cocon familial. Quant à Georges, le frère obèse sans grande ambition, il fuit en Belgique pour trouver le bonheur auprès de Gisèle, une marchande de frites un peu simplette et stérile qui deviendra tout Reviews 589 de même mère par l’intermédiaire de son amie Katia, la gentille “crétine” (58) bien serviable. Les destins loufoques du frère et de la...

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