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de l’amour; celui des mères pour leurs fils, celui de ceux-ci pour des jeunes femmes, l’amour de l’une d’elle pour un villageois qu’elle peut enfin épouser une fois devenue veuve, mais aussi la force de pardonner celle qui a péché et l’ami avec qui elle a fauté. En fait, l’amour adoucit toutes les surprises amenées par le destin. Car rien n’arrive exactement comme elles l’avaient rêvé. D’autres jeunes gens partis en exil reviennent “riches” alors que leurs fils restent au loin et leur téléphonent rarement. Sans doute, ils envoient de l’argent de temps en temps, mais ces dons n’améliorent pas leur niveau de vie d’une manière significative. Après plusieurs années de longue attente, un des fils se marie en France et s’il revient voir sa mère pendant quelques semaines, il repart en laissant aux soins de sa mère sa femme africaine. Quant à l’autre, après avoir accepté la jeune femme et l’enfant conçu pendant son absence, il s’installe au village. Le roman se termine d’une manière positive en ce sens que les deux femmes vivent dans une meilleure situation, chacun de leur fils ayant obtenu une source stable de revenus. Ainsi, aucun des personnages ne ressemble à une victime de la société, type de personnage commun dans le passé. Il ne s’agit pas non plus d’un roman qui dénonce ou qui témoigne, mais d’une œuvre qui propose une vue optimiste d’une société africaine en évolution, certes, mais qui garde aussi ses valeurs anciennes comme la patience et l’amour. Surtout, Diome offre une œuvre bien écrite et qui se lit aisément. Kansas State University Claire L. Dehon D’ORMESSON, JEAN. C’est une chose étrange à la fin que le monde. Paris: Laffont, 2010. ISBN 978-2-221-11702-6. Pp. 334. 21 a. Cette vie a-t-elle un sens? Qui nous a créés? Qu’y a-t-il après la mort? Dans cet ouvrage dont le titre emprunte un vers d’Aragon, Jean d’Ormesson se penche sur ces questions pérennes et obsédantes depuis que l’être humain pense. Le sous-titre du livre qui le présente sous la rubrique “roman” est trompeur malgré les dires de l’auteur qui caractérise l’histoire des hommes comme œuvre de fiction et l’univers tout entier comme “roman fabuleux” (166). Ce texte n’est ni un essai philosophique, ni une autobiographie; il s’agit plutôt d’une réflexion métaphysique personnelle à la fois profonde et désinvolte, “une longue rêverie” érudite mais toujours accessible à travers les strates de la connaissance universelle. L’auteur nous entraîne de la nuit des temps—avant le big bang—jusqu’aux hypoth èses scientifiques actuelles du devenir de l’univers, des premiers écrits sumériens, égyptiens et Védas indiens jusqu’aux prodigieuses constructions philosophiques et religieuses, légendes mythiques et découvertes scientifiques des trois derniers millénaires en passant entre autres par l’Épopée de Gilgamesh, les poèmes homériques, la Bible, Aristote et Platon, sans oublier Leibnitz et Kant, les théories de Newton, de Darwin et de la relativité générale. À travers cette rumination boulimique, mais ô combien savoureuse de la pensée universelle, d’Ormesson aborde la question fondamentale de la condition humaine, inchangée depuis l’apparition des premiers hommes sur terre, nonobstant les innombrables progrès réalisés en tous domaines. “Naître, souffrir et mourir” (15) demeurent notre destinée. Saisissant le fil du labyrinthe, le chercheur/ philosophe/auteur tente de cerner, sinon de dénouer, l’énigme de la vie. “Le Vieux”, Dieu lui-même—terme emprunté à Einstein—est omniprésent dans le 588 FRENCH REVIEW 85.3 prologue et la première partie de l’ouvrage. Tour à tour espiègle et sage, ambigu et lumineux, le Vieux commente, discourt et se joue parfois des propos de l’auteur qui, s’efforçant de percer le secret de la création du...

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