In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

a rejoint depuis quelques années les rangs des islamistes. Mais ce qui le perturbe le plus, c’est que des femmes ont découvert le cadavre d’un bébé mort rejeté par les vagues sur la plage. Hanifa est accusée et les soupçons pèsent lourdement sur elle et accablent sa famille. Le roman s’organise autour d’une apparente découverte de l’histoire de l’héroïne et avance d’incidents en soubresauts intérieurs. Les diverses scènes s’enchaînent de manière à constituer un tout cohérent, à restituer avec justesse la naissance des désirs refoulés et à s’attarder sur l’éveil des sensations de la jeune fille, encore enfant, qui découvre l’amour et les plaisirs charnels. Sa passion amoureuse intense est bannie et va lui procurer beaucoup d’ennuis. C’est que son amoureux n’est autre que son beau-frère Sélim, le mari de sa sœur Sonia, un avocat d’origine berbère qui a fait ses études en France. Dans le regard des autres, Hanifa découvre la fragilité de son être et l’infériorité de son statut, qui l’oblige à taire ses troubles intérieurs pour se soumettre au diktat de la famille. Malgré la rigidité de la société, des lois et des règles qui déterminent les comportements de ceux qui l’entourent, elle entend l’appel de son cœur pour vivre intensément un amour interdit avec Sélim qui, lui aussi, étouffe dans ce monde aux valeurs séculaires et refuse de céder au poids des traditions et de la famille. Même si elle sait que le prix à payer sera lourd, Hanifa considère l’amour comme un élément fédérateur qui doit dominer sa vie en dépit de tous les interdits possibles . L’écriture de La grande fête reste ancrée dans les enjeux de la société algérienne traditionnelle qui repousse toute ouverture vers la modernité, mais rejoint l’universalité en dépeignant une quête courageuse pour la liberté féminine, humaine . Il s’agit d’une histoire bouleversante où se fondent les peines, les déceptions , les souffrances, les grands déchirements, le sang, l’enfantement, le sacrifice, la célébration, la mort et la vie. À la fois réaliste, touchant et dense en émotions, ce roman exprime l’intime, l’éveil à la sexualité, les pensées secrètes, les rêves balbutiés, le désarroi devant les désirs incommunicables, les métamorphoses du corps et le rapport à l’autre. Montclair State University (NJ) Rabia Redouane BACHI, SALIM. Amours et aventures de Sindbad le Marin. Paris: Gallimard, 2010. ISBN 978-2-07-012538-8. Pp. 271. 17,90 a. On connaissait Salim Bachi, né en 1971 à Annaba en Algérie, pour son écriture soignée et poétique qui lui a valu le Goncourt du premier roman en 2001 pour Le chien d’Ulysse. Riche de plusieurs livres, son œuvre confirme son talent et le hisse comme une des voix contemporaines les plus importantes de la littérature algérienne. Avec ce sixième écrit, il continue son voyage littéraire en faisant renaître ce personnage légendaire des Mille et une nuits sous les traits d’un voyageur aventureux, commercial, un jeune homme, marin par force, amoureux des femmes, de la grâce de la vie et de l’art. Le roman s’ouvre sur une rencontre inattendue de Sindbad avec le mystérieux Dormant qui revient de loin d’un long sommeil, accompagné de son vieux chien répugnant. Les deux voyageurs arrivent par bateau après la guerre, débarquent à Alger à l’heure de son réveil et se lancent à la rencontre de cette ville, rebaptisée Carthago, où Sindbad se transforme en guide pour la faire découvrir à cet homme, sans âge et sans mémoire, telle l’histoire des Sept hommes de la caverne. C’est ainsi que le visage d’Alger la Reviews 579 blanche se dévoile à eux, une ville en ruine, reflet amer d’un pays rongé par des maux...

pdf

Share