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to him any suspect parcels. Passila is adamantly opposed to such unethical behavior at first, but then finds himself steaming open certain letters in hopes of finding clues to a mystery he cannot name. Le postier Passila is a hard-boiled detective fiction (with a postman in the place of the detective) that is unapologetically noir. As such, there are of course femmes fatales, the beautiful Estrella and Passila’s former heartless two-timing girlfriend Eliana who shows up in Ludovia just when Passila believes Estrella has made him forget her. Slowly, the warring factions seem to become apparent to the postman: Estrella, her crippled father Pedro, and the doctor Noriega on one side; the corrupt and murderous policeman Cortez on the other. Estrella comes to confide in Passila that the people of Ludovia are planning to rise up against the pitiless Cortez and remove him once and for all, releasing the oppressed from their long-time abuser. When Passila finds Noriega tortured almost beyond recognition and barely clinging to life, he is convinced that Estrella is right, and that Cortez must be eliminated. However, when Cortez suggests that the body Passila saw is not that of Noriega at all, but of the former postman that Passila has not been able to get anyone in Ludovia to talk about, he starts to wonder if he is a pawn in a game much more sinister and much more difficult to understand than that of the oppressor versus the oppressed. More disturbing to readers, perhaps , is that we begin to suspect we do not know how to situate Passila in this intrigue . A great page-turner, Alain Beaulieu’s latest work will keep us wondering until the bitter end. Union College (NY) Michelle Chilcoat BÉGAUDEAU, FRANÇOIS. La blessure la vraie. Paris: Verticales, 2011. ISBN 978-2-07013107 -5. Pp. 306. 19 a. Pour emprunter une formule qui faisait le titre d’un de ses précédents ouvrages, François Bégaudeau joue juste dans La blessure la vraie. Revenant sur l’été 86, celui de ses 15 ans, le narrateur passe ses vacances dans une station de mer vendéenne où, comme chaque année, il retrouve tous ses copains d’enfance. Mais l’objectif de ce quinzième été consiste avant tout à ne pas rentrer bredouille en septembre au lycée, c’est-à-dire, avoir enfin couché. Plein d’ambition, révolutionaire dans l’âme, le jeune narrateur pourrait clamer, dans son style très débonnaire, très oral même: plus facile à dire qu’à faire. Car le plus doué pour sortir avec les filles, c’est Joe, auquel le narrateur voue une admiration qui n’est pas sans rappeler— dans un style certes très différent—celle du Grand Meaulnes. Alors que le narrateur n’en finit plus de s’interroger sur les moyens et techniques infaillibles pour intéresser une fille, “Joe, je doute qu’il dise quoi que ce soit, pas besoin, serein tranquille, paix du soir même le matin” (32). Joe représente l’action; le narrateur, lui, excelle davantage dans l’art des mots. Il attire finalement Julie, une jeune vacancière, par ses alexandrins et ses rimes. Par exemple, lors de leur rencontre, Julie annonce “je marche au bord des pins”, six syllabes que le narrateur compl ète par “et ça sent la résine”; Julie le trouve “fort” (156). Le narrateur explique alors qu’on peut ainsi former une rime avec “résine” que trouve Julie dans le mot “camping”. Voici une leçon de poésie merveilleuse car, en dépit de son prosa ïsme, cette poésie prend forme dans la modernité, dans l’instant, dans un Reviews 777 paysage des plus banals. C’est pourquoi la musique, poésie moderne, y est omniprésente. Les aventures mais surtout les pensées du narrateur sont ponctu ées d’innombrables références à la chanson, dont on ne se lasse jamais. L’un des aspects les plus attachants du dernier ouvrage de Bégaudeau est donc la belle part faite à la langue et l’on oublierait presque l’objectif, l’obsession du narrateur en cet été 86...

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