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croisent parmi des personnes qui circulent. N’ayant pas le droit de s’arrêter, ils marchent en cercle, presque sur place, ne se quittant pas des yeux. Par contre, en un contraste remarquable, le long traveling latéral qui suit la promenade enjouée de Barbara avec son amie Rita (Noémie Lvovsky) dans une rue en fête, souligne l’extériorité de Rita au monde de la prison. Enraciné dans le réel comme récit autobiographique filmé dans une prison de la banlieue parisienne, le film de Sy est conscient de sa dimension de représentation. Les détenus s’étonnent que leur cinéaste transcrive exactement leurs propres mots, alors qu’ils s’attendaient à un scénario inventé à partir de leurs contributions. Si la parole est permise entre la cinéaste et les participants pour son projet, elle est interdite pour d’autres raisons. Les mots circulent cependant en chuchotements ou par messages écrits. Les émotions circulent par le regard. Entre la prison et l’extérieur circulent aussi les messages et l’argent. C’est ainsi que Rita entre dans le système d’échange, en tant qu’innocente participant à la transgression. La réalité et la mise en scène, la sincérité et la transgression, la parole ouverte et le silence, l’espace réel où on se perd, les mouvements ou la fixité des personnages et des caméras produisent une chorégraphie circulaire, presque statique, à la fois directe et complexe. Le travail artistique et contemplatif de Sy nous propose d’entrer dans un monde fermé, de nous perdre dans les dédales d’une architecture filmique, d’être distraits avec elle par un fil émotionnel qui à la fois resserre l’étreinte, encercle et libère. Alors que le titre du court-métrage de 2008 ciblait sur l’espace, celui-ci met l’accent sur l’image expressive du mouvement libérateur et créateur. À déchiffrer, étonnamment libre et contraint, le film Les mains libres est sobre et puissant comme un clair-obscur. L’émotion n’en est que plus intense. Gettysburg College (PA) Marie-Jo Binet VILLENEUVE, DENIS, réal. Incendies. Int. Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette, Rémy Girard. Microscope, 2010. Lebanese-born Quebec playwright Wajdi Mouawad rose to international prominence in large part due to the success of his tetralogy, Littoral, Incendies, Forêts, and Ciels, the first of which won Canada’s Governor General’s Award for theatre in 2000. In 2004, Mouawad made Littoral into a feature film, his first turn as director. The rights for the second play, Incendies, were obtained by Quebec filmmaker Denis Villeneuve after he saw Mouawad’s Théâtre de Quat’Sous production in 2004. The eponymous film has catapulted Villeneuve to international recognition, spurred by its presence at Sundance and its nomination for Best Foreign Language film at the 2011 Oscars. In 2011, it also won eight Canadian Genie awards and nine Jutras in Quebec (including Best Film, Best Director, and Best Actress for Azabal at both ceremonies). No stranger to stories of violence, a theme in his earlier works like Maëlstrom (2000) and particularly Polytechnique (2009), which dealt with the 1989 “Montreal Massacre” of fourteen female students by a male gunman (played by Maxim Gaudette), Villeneuve already had a successful career in Quebec before Incendies. In interviews, Villeneuve has disclosed the four painstaking years of script development required to transform Mouawad’s theatrical language into a workable cinematic narrative. In essence, the story revolves around boy-girl twins, Simon 742 FRENCH REVIEW 85.4 (Gaudette) and Jeanne (Désormeaux-Poulin), whose mother, Nawal (Azabal), leaves instructions at her death to deliver two letters that require her children to hunt down a father they thought was dead and a brother they did not know existed , back in the unnamed war-torn Middle-Eastern country from which Nawal had fled after years of imprisonment and torture. Shot in Montreal and Jordan, the film, while largely faithful to the play’s essence, does omit certain elements (including the telltale clown’s nose which, in the play, reveals the identity of Nawal’s lost son), and...

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