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with highly saturated colors. The directors’ style is definitely a taste to acquire; but, as odd-ball as it may be, Mammuth’s humane appraisal of people’s relationship to work merits viewing. Becker’s film charms with its slightly old-fashioned rendition of life. Germain (Depardieu, his considerable girth comfortably ensconced in plaid shirt and denim over-alls) joins pals at a local café or spends time with his girlfriend— good ways to avoid his mother’s withering disdain and increasingly violent dementia . His extraordinarily positive outlook makes people think he is simple when “sincere” or “innocent” would be more accurate. Among his most encumbering demons are words printed on a page. Margueritte (petite nonagenarian Gisèle Casadesus), articulate and an avid reader, travelled widely on humanitarian missions during her working years and never had a child. One day these two meet in a park and chat about the pigeons there. Margueritte does not wince later when Germain remarks that he’s heard of “Guide Maupassant”—“It’s like the Guide Michelin, right?” Instead she reads him a passage from La peste about a city without pigeons. Vocalized, the words ignite Germain’s interest. A very touching surrogate parent-child relationship develops, and Depardieu delivers his most impressive performance in years. University of Idaho Joan M. West, emerita SY, BRIGITTE, réal. Les mains libres. Int. Ronit Elkabetz, Carlo Brandt, Noémie Lvovsky, Camille Figuereo. Mezzanine, 2010. L’idée de faire un film dans une prison et d’y donner la parole à des détenus avait déjà abouti au court-métrage L’endroit idéal en 2008. Cette fois, Sy a réalisé son premier long métrage: l’histoire vraie d’une cinéaste qui fait un film dans un espace carcéral. Barbara (Ronit Elkabetz) établit une relation de confiance avec des prisonniers qui expriment librement ce qu’ils ressentent. Les spectateurs s’aperçoivent alors que son projet lui échappe, et Barbara inscrit dans son film ce qui n’était pas prévu: un intense amour, qui doit rester muet, la liant à un détenu, Michel (Carlo Brandt). Barbara, une représentation de Sy, demande à son assistante Chloé (Camille Figuereo) de jouer le rôle de l’amoureuse. Cette seconde représentation est un dédoublement. Nous voyons clairement l’histoire d’amour entre Barbara et Michel, mais un des personnages croit que Chloé et Michel sont amoureux. Chloé est la représentation de l’imprévu dans le film que Barbara tourne devant la caméra de Sy. Par cette structure recadrant indéfiniment un espace dans un autre de plus en plus restreint, Sy nous plonge dans une trajectoire en abyme et un parcours labyrinthique. Le point de vue montre souvent un espace illisible. Les personnages peuvent apparaître presque l’un dans l’autre—la cinéaste qui suit le garde semble faire partie du grand corps marchant devant elle, et certains plans montrent des espaces non identifiables encombrés de morceaux de personnages. De plus, avec ses nombreux gros plans, l’ensemble du film montre très peu d’espace. Ainsi nous sentons-nous contraints d’avoir toujours à reconstituer l’espace où nous sommes, à imaginer où va ou d’où vient un personnage. Dans la prison, la profondeur de champ est perçue derrière des barreaux ou à un point d’un long couloir étroit, flanqué de portes fermées, enfilées verticalement devant nous. Dans un plan qui peut représenter le centre du labyrinthe, Barbara et Michel se Reviews 741 croisent parmi des personnes qui circulent. N’ayant pas le droit de s’arrêter, ils marchent en cercle, presque sur place, ne se quittant pas des yeux. Par contre, en un contraste remarquable, le long traveling latéral qui suit la promenade enjouée de Barbara avec son amie Rita (Noémie Lvovsky) dans une rue en fête, souligne l’extériorité de Rita au monde de la prison. Enraciné dans le réel comme récit autobiographique filmé dans une prison de la banlieue parisienne, le film de Sy est conscient de sa dimension de représentation. Les détenus s’étonnent que leur...

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