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trouvent en partie dans sa structure narrative. Nous avons en effet une histoire racontée de la perspective de quatre personnages, membres d’une même famille. Alors que Le sel se divise en trois grands chapitres numérotés et titrés—“Nona”, “Décima”, “Morta”—à l’intérieur de chacun nous passons maintes fois d’une focalisation narrative à une autre, avec à la fin un épilogue composé de textes brefs. Sans doute pour aider le lecteur à trouver ses repères, dans le premier chapitre figure d’abord le nom du personnage pour annoncer la perspective narrative qui s’ensuit, chaque fois relatée à la troisième personne et dans un passé simple atténué de descriptions à l’imparfait. La voix du personnage—qu’il soit homme ou femme, jeune ou âgé—est si bien saisie que ce procédé d’indiquer le nom n’est plus nécessaire dans les deux autres chapitres, et ainsi disparaît-il à la faveur de simples astérisques pour marquer la transition. Même s’il y a plusieurs voix narratives, le récit semble assez simple, se déroulant dans un temps limité (une journée) et dans un lieu circonscrit (la ville de Sète et ses environs). Nos personnages vivent indépendamment, mais doivent se réunir en soirée pour un dîner à la maison parentale. Le sel débute donc au matin du point de vue de Louise, une femme d’une soixantaine d’années qui accueillera ses trois enfants, tous adultes (la trentaine ou la quarantaine), et ses petits-enfants. La perspective de ce dîner provoque non seulement chez Louise mais aussi chez ses enfants—Albin, Jonas et Fanny—une angoisse sourde. D’une manière ou d’une autre, apprendrons-nous, cette appréhension tourne autour de celui qui sera absent du dîner tout en y étant présent. Il s’agit d’Armand, le mari de Louise, patriarche récemment décédé et pas forcément regretté. Si mystère il y a dans ce roman, il tourne autour de ce père marin, dominateur, sujet aux coups de colère, et de comment il a pu si fortement marquer la conscience de sa femme et de ses enfants sans jamais s’expliquer. Ainsi, les actions et réflexions des personnages tout au long de cette journée seront entrecoupées d’événements du passé, remémorés différemment selon le personnage, et colorés de fuites comme de petites prises de conscience. La sensualité de la prose de Del Amo est remarquable , toujours animée de descriptions évocatrices du corps dans son environnement . Que nous soyons avec la mère arthritique se débattant dans sa cuisine à préparer un repas ou se rappelant une rencontre érotique illicite sur la plage, ou que nous soyons avec les enfants qui se souviennent de l’atmosphère intense qui a pesé sur leur jeunesse ou de leur vie amoureuse ratée ou réussie, il y a une sensualité et une poésie peu communes dans l’écriture de cet auteur. Comme le sel du titre, elles rehaussent la saveur des rares moments de bonheur et aiguisent en même temps la douleur des différentes ruptures qui ponctuent la vie des personnages . Del Amo se montre un écrivain de talent qu’il nous faudra continuer de suivre à l’avenir. Mount Allison University (NB, Canada) Mark D. Lee FIZSCHER, CHRISTINE. La dernière femme de sa vie. Paris: Stock, 2011. ISBN 978-2-23406492 -8. Pp. 268. 18,50 a. Voici le récit de la rencontre et de la séparation d’Alma, narratrice à l’âge moins certain que la beauté, et du septuagénaire André Markhem, cinéaste et écrivain de renom. Du physique de ce dernier le lecteur pourra se faire une idée 984 FRENCH REVIEW 85.5 assez complète parce qu’auteur et éditeur insistent lourdement sur la facilité à en retrouver le modèle dans le paysage culturel français d’aujourd’hui (il suffira de dire qu’il souhaiterait se réincarner en lièvre), et que, justement, ses prouesses sexuelles malgré son...

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