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textuelle d’un lecteur virtuel (pas forcément hypocrite!) semble répondre à l’absence d’échange véritable dans la soi-disante “communication littéraire”: il s’agit plutôt d’une “fiction d’échange” (35) que viennent renforcer préfaces, titres et autres “seuils” péritextuels (Genette) qui infléchissent la réception. Comblant les vides dans ce qu’il lit et activant ses connaissances, le lecteur construit un sens qui peut fort bien ne pas coïncider, du fait de la récursivité et du retardement de la lecture, avec un présumé “sens d’auteur” (46). Longtemps porté disparu, le personnage revient en force au chapitre trois. Arbitraire ou motivé (par exemple Jean Floressas des Esseintes), le nom propre permet de distinguer le personnage référentiel (Napoléon) du personnage fictionnel (Victor d’Aiglemont) et d’engendrer des connotations. Toujours à saisir dans une configuration d’ensemble, le personnage connaît de multiples avatars: figure exemplaire chez les classiques, individu doué d’un état civil au début du dix-neuvième siècle, il se dépersonnalisera avec Flaubert avant de connaître la “désindividualisation” et la “dissolution” chez Queneau et Robbe-Grillet respectivement. Le chapitre quatre, consacré à la fiction, est particulièrement réussi. Partant d’Aristote (la mimèsis serait-elle synonyme d’imitation, ou plutôt de construction et composition?), Loehr revient sur les différences entre genres factuels et genres fictionnels et esquisse la focalisation et la temporalité narratives avant d’aborder l’illusion mimétique que les Modernes se sont évertués de casser, répétitions et effets de montage à l’appui. Un cinquième et dernier chapitre contraste diverses façons de définir les genres (essentialiste, normative et analytique) et retrace à partir d’Aristote l’évolution des critères d’évaluation générique (moyens, contenu , modes, styles). Suivant Jauss, Loehr rappelle que toute grande œuvre modifiera son “horizon d’attente”—grande notion littéraire si jamais il en fut. Les travaux de Jean-Louis Schaeffer sur les conventions, généalogies et analogies génériques sont également versés au dossier, aidant à comprendre un paysage générique contemporain caractérisé par les hybridations (autofiction, témoignages). Fortement empreint de l’héritage critique de Poétique et la NRF et sous-estimant par conséquent la poésie lyrique, ce volume établit André Malraux comme grand théoricien de l’art littéraire, à l’égal de Maurice Blanchot. Plus qu’utile (inspiré même!), Les grandes notions littéraires peut facilement se recommander auprès d’un public étudiant motivé et aux professeurs cherchant une synthèse aussi compacte que nuancée. Rutgers University (NJ) Derek Schilling MAHIEU, RAYMOND. L’esprit de l’escalier ou les degrés du savoir. Amsterdam: Rodopi, 2010. ISBN 978-90-420-2983-5. Pp. 164. 33 a. The author opens this succinct but dense essay with the entry on architects from Flaubert’s Dictionnaire des idées reçues: “Tous imbéciles. Oublient toujours l’escalier des maisons.” Mahieu remarks that the absence of the staircase is also endemic in the novels of the nineteenth century: “L’escalier ne mobilise généralement que peu d’investissement scripturaire” (5). He thus begins an extensive search for figures of staircases in a vast corpus comprised mostly by canonical realist novelists, with a strong predilection for Balzac, Stendhal, Hugo, and Barbey d’Aurevilly, among others. From the outset, Mahieu explains that he has chosen Reviews 957 to restrict his study to the literal mentions of staircases, rather than exhausting all its metaphoric or implicit citations. Furthermore, though he touches briefly upon the image of the perron and alludes to outside steps—such as the importance of the Roman Spanish Steps in the Goncourt brothers’ Madame Gervaisais—Mahieu emphasizes stairs encased in interior spaces, especially apartment buildings and bourgeois hôtels particuliers. He argues that staircases provide the locus par excellence for cognitive illumination and subjective transformation: Quand un récit se soucie de lui [l’escalier] donner présence textuelle, c’est presque toujours pour l’employer à une expérience [...] apportant à l’individu un supplément de savoir [...] par lequel...

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