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have perhaps shown us better and in greater detail: the distinctiveness of Apollinaire ’s way of viewing the world, of representing reality, and of his continuing influence in poetry, art, and theater today. California Polytechnic State University Brian G. Kennelly BUCHS, ARNAUD. Écrire le regard: l’esthétique de la Modernité en question. Paris: Hermann, 2010. ISBN 978-2-7056-8010-7. Pp. 136. 22,50 a. Dans un essai aussi dense que succinct, Buchs revient sur deux moments fondateurs dans l’histoire de la critique d’art, afin d’interroger l’articulation entre les domaines de la “poétique”, de l’“esthétique” et de l’“épistémologie” à l’origine de ce que l’auteur nomme la “Modernité”. Ces deux moments sont incarnés d’un côté par Diderot, et de l’autre par Baudelaire, dans leurs Salons respectifs. L’essai de Buchs propose une perspective théorique résolument singulière à partir de ces deux ensembles textuels qui, au demeurant, ont déjà été amplement commentés par les historiens de l’art et de la littérature; aussi l’auteur n’hésitet -il pas à apporter ses propres définitions des champs d’études convoqués. Dans l’introduction du livre, l’“esthétique” est ainsi définie comme “la dialectique de l’écart/rapprochement entre littérature et peinture vue sous l’angle du discours de l’œuvre”; tandis que la “poétique” désigne “cette même dialectique envisagée du point de vue du discours à l’œuvre” (11). De telles définitions peuvent certes paraître quelque peu douteuses d’un point de vue philologique et historique; elles ont cependant le mérite de fournir à l’auteur des postulats conceptuels sur lesquels il bâtit ensuite sa lecture systématique des textes de Diderot (“Première partie”) et de Baudelaire (“Deuxième partie”). Buchs s’intéresse avant tout (voire exclusivement) aux rapports entre le pictural et le scriptural, tels qu’ils se sont considérablement complexifiés suite à l’abandon de la rhétorique du ut pictura poesis, coïncidant, notamment, avec la parution du Laocoon de Lessing et des premiers Salons de Diderot dans les années 1760. Afin de poser les jalons de cette problématique qui n’a cessé, jusqu’à ce jour, de retenir l’attention des sémiologues et autres chercheurs, l’auteur recourt à quelques notions dont il propose des définitions tout aussi personnelles. Distincte du “tableau”, l’“image” est ainsi conçue par Buchs comme le point de convergence (mais surtout de friction) entre écriture et peinture, qui en sont les deux instances productrices (en particulier l’une à partir de l’autre). De même, la “réalité”, opposée au “monde”, ne recouvre plus la sphère référentielle au fondement de la représentation littéraire ou picturale; elle est, au contraire, le produit de l’activité imageante. Dès lors, cette “réalité” n’est en mesure d’ouvrir une perspective épistémologique sur le “monde” qu’à travers le double filtre de la poétique et de l’esthétique, lesquelles ont précisément pour objet l’“illusion de l’image”. Quoique l’auteur situe l’origine de ce renversement des prérogatives épistémologiques et esthético-poétiques dans la Lettre sur les sourds et muets, c’est bien dans les Salons que Diderot dévoile la nature de l’image comme unique voie d’accès à la réalité, se déployant dans le travail de l’écriture. Or, si la critique de Diderot postulait encore la possibilité d’une connaissance du monde fondée sur une réflexion écrite de l’image, chez Baudelaire, en revanche, l’image finit par se superposer à la réalité visée par l’écriture (ainsi que par la peinture), en trouvant 1162 FRENCH REVIEW 85.6 son mobile exclusif dans l’imagination, en dehors de tout lien épistémologique avec le monde. Et c’est bien dans cet oubli “poétique” du monde que s’inscrit, d’après l’auteur, la modernité baudelairienne. On ne trouvera guère dans cet essai d’analyse détaillée des styles adoptés...

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