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une écrivaine sicilienne; on verra ce qu’il advient du théâtre de Shakespeare, composé, selon l’hypothèse du maître d’école britannique Thomas Looney, par l’aristocrate et lettré Edward de Vere, comte d’Oxford; on lira un commentaire sur un article de Pierre Louÿs, faisant du Dom Juan de Molière une pièce de Corneille. La seconde partie, “Des changements partiels d’auteurs”, est consacrée à deux auteurs qui ont écrit sous plusieurs identités: Romain Gary, empruntant le pseudonyme d’Émile Ajar, et Boris Vian le nom de plume américain de Vernon Sullivan. Bayard examine les conséquences de leur mystification sur deux de leurs textes. Le dernier chapitre est une lecture d’Alice au pays des merveilles par un Lewis Carroll transformé, avant la lettre, en écrivain surréaliste. Mais la véritable provocation commence dans la troisième partie: “Des changements complets d’auteurs”. Sur ces rivages fabuleux, L’étranger est un roman de Kafka et Autant en emporte le vent une fresque de l’écrivain russe Léon Tolstoï. Les sept piliers de la sagesse et L’amant de Lady Chatterley, pour leur part, respectivement composés par l’officier et aventurier T.E. Lawrence (Lawrence d’Arabie) et le sulfureux et controversé D.H. Lawrence, voient leurs auteurs malicieusement intervertis. Enfin, dans un ultime volet intitulé “De la réattribution dans les autres arts”, Bayard propose des substitutions plus éclectiques. Sigmund Freud devient le père de L’éthique, Alfred Hitchcock le réalisateur du Cuirassé Potemkine et le compositeur Robert Schumann l’auteur du célèbre tableau de Munch, dont les seules sonorités relèvent du titre: Le cri. Le programme est ambitieux et les réattributions audacieuses. Pourtant, si l’ouvrage est amusant et la volonté de naviguer à contre-courant de la pensée critique intéressante, les commentaires, à défaut de véritables analyses, ne sont guère convaincants. Leur portée est essentiellement parodique, tant ils s’inscrivent dans un ensemble faussement didactique (allant jusqu’à répertorier les mots-clés dans un glossaire final), agrémenté de pirouettes rhétoriques parfois si ingénues qu’elles sapent la validité du raisonnement, aux yeux même de l’auteur. Par ailleurs, pour les besoins de sa facétieuse cause, Bayard met en avant les caractéristiques majeures des œuvres et des auteurs choisis. Aussi ses redistributions reposent-elles sur des lectures rebattues. Ses remarques se réduisent généralement aux similarités ou aux différences que ces fausses paternités entra înent par rapport à des interprétations préconçues. Elles donnent lieu à des correspondances attendues (le rapprochement de Camus et Kafka est peu surprenant ) ou à des associations saugrenues, aux allures de canular de potache (Tolstoï, campé en conteur d’une saga sentimentale sur fond de Guerre de Sécession , fait sourire). Dans l’ensemble, les développements demeurent schématiques et artificiels; l’intention de l’ouvrage est plus séduisante que son incarnation. Western Washington University Cécile Hanania BERNARD, FLORENCE. Koltès, une poétique des contraires. Paris: Champion, 2010. ISBN 978-2-7453-1983-8. Pp. 423. 85 a. Bernard-Marie Koltès left an indelible mark on late twentieth-century French literature and Florence Bernard performs an extraordinary feat of drawing out the richness in his work. She emphasizes how Koltès uses oppositions to show that the world is not coherent, that human beings are not consistent, and that relationships are never, ever, clear. Koltès touches readers and audience members Reviews 1159 by depicting the fluidity that characterizes art and life, demonstrating that it is this very instability that makes the mystery of existence worth exploring. Bernard’s comprehensive study is well organized and has clear sections, chapters, and headings that serve as reference points, as well as an extensive bibliography . She uses examples from Koltès’s novels, dramatic works, translations, and adaptations throughout three divisions of her book: “Première partie: les indices spatiaux et temporels” (21–135), “Deuxième partie: le personnage” (137–257), and “Troisième partie: le texte” (259–382). In part one, Bernard examines how Koltès...

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