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how the Pléiade volume and Perse himself pulse in ways that are more intense and complex than we imagined. Princeton University (NJ) Carol Rigolot VOUILLOUX, BERNARD. La nuit et le silence des images: penser l’image avec Pascal Quignard. Paris: Hermann, 2010. ISBN 978-2-7056-7098-6. Pp. 244. 26 a. L’exégèse de l’œuvre de Quignard a connu plusieurs phases. D’abord, jusque vers 1990, rares étaient les analystes qui, comme Jean-Pierre Richard, s’y intéressaient et y décelaient quelque chose d’original et nouveau. Cela changea après la publication de Tous les matins du monde (1991), roman porté à l’écran avec grand succès, et après que Quignard publia une série de livres de pensée à la fois philosophique, contemplative et redéfinissant la littérature: Rhétorique spéculative (1995), La haine de la musique (1996) et Vie secrète (1998). L’étude de Bruno Blanckeman (2000), la monographie de Chantal Lapeyre-Desmaison (2001) ouvrirent la deuxième phase exégétique qui s’intéressa surtout à situer Quignard dans le panorama de la littérature moderne et à indiquer ses influences ou parentés les plus visibles, en général celles de la pensée structuraliste et post-structuraliste. Depuis peu a commencé une troisième phase où les analystes poussent plus loin la documentation des sources et influences, et précisent à quel point Quignard dialogue d’une part avec la pensée récente (Blanchot, Bataille, Lévi-Strauss, Girard, etc.) et s’imprègne d’autre part d’une somme impressionnante d’auteurs grecs et latins (les travaux de Bénédicte Gorillot sont un exemple de cartographie de l’ancrage antique). L’étude de Vouilloux contribue notablement aux études quignardiennes en ce qu’elle combine ces deux aspects, contemporain et antique. La nuit et le silence des images est divisé en douze chapitres présentant chacun une étude détaillée d’un aspect de la relation de l’image à l’œuvre quignardienne. “Dans le fond du puits” part de la scène qui hante les écrits quignardiens, la fameuse scène de chasse peinte à Lascaux. Vouilloux montre que Quignard se positionne consciemment, dans sa réflexion, vis-à-vis des grands travaux anthropologiques (Breuil, Leroi-Gourhan, Laming-Emperaire) et des grands écrits sur le sujet (Bataille, Malraux). Il dégage la quintessence de la pensée quignardienne sur l’image: sa relation avec le récit, le mythe et le rêve. “Ni visible ni éloquente” examine l’essai sur Georges de la Tour, La nuit et le silence (1995), pour dégager la relation de l’image à l’invisibilité (à la nuit) et au silence. “La lumière sur l’image dans la nuit” rappelle que cette nuit sur le fond de laquelle peut exister l’image est celle des origines utérines. “Le cri silencieux” fait un détour par les écrits quignardiens sur la musique pour établir que “le silence des images n’est pas celui du mutisme” (75), et que le silence de la vue est un silence parlant. “L’image, non la peinture” distingue à juste titre l’une de l’autre, montrant que c’est la dimension archaïque de l’art visuel qui intéresse l’écrivain. “Le triple jeu de l’image” discute la justesse d’une répartition entre fabuleux, onirique et figuré pour l’image quignardienne, et la révise en trois ‘stases’ d’un “processus iconostatique”, ce qui entraîne que “l’image ne se réduit ni à la visibilité [...] ni à sa propre aptitude à être vue” (107). “Le fond(s) de l’image” démontre ensuite comment ces trois états de l’image peuvent solliciter l’écrivain, parce qu’ils font remonter le “fonds naturel” et spéculer “à fond perdu” (138). Finalement, Vouilloux en arrive à la conclusion que “ce serait faire une grossière erreur que de faire de Quignard un écrivain de 398 FRENCH REVIEW 86.2 l’atemporel, englué dans la durée immobile du mythe”, car l’espace et le temps du perdu “ne sont pas derrière nous, mais en nous, dans les images qui nous hantent, dans ce...

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