In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

struggle to achieve fullness, with uneven results. The “musiciens mongols” (47) of “Paris music-hall” wish to captivate the spectator yet fail. The cyclist of “Fait divers” ascends Pinacle cliff in Québec, but the view holds no secret beyond the serenity it affords. “Solfège” depicts a quick, almost impalpable flash (like word images), the phenomenon of the “rayon vert” (49), the very last stab of sunset exhausting its color scale. This poem is also the book’s envoy and silences the clash between language and rebellious referents. After the exuberant expenditure of writing et pourtant, the poet anticipates an “impérative / et violente sieste du midi sonnant” (49), a playful dismissal of over-anxious attempts to resolve the war between language and life. Giroux returns to the sheer pleasure of words, once he has lifted the siege of the ineffable. University of Kansas Van Kelly GRIMBERT, PHILIPPE. Un garçon singulier. Paris: Grasset, 2011. ISBN 978-2-246-78496-8. Pp. 207. 15 a. Trois lignes suffisent à Philippe Grimbert pour dévoiler l’intrigue de son roman, nous immerger dans le suspens omniprésent d’une aventure et nous laisser explorer les difficultés d’actionner les barrières des mots, de leur contenu et de chacun: Louis, l’enfant perçu par ses parents comme un garçon singulier est devenu ce jeune homme indécis qui accepte, à la lecture d’une offre d’emploi, d’occuper ses vacances d’été à seconder une mère désabusée en gardant son fils Iannis, cet adolescent singulier ainsi qualifié dans l’annonce rédigée par son père. Le livre, lui, prend son temps, distille avec une sensualité originale les images léchées d’Horville qui, confondant mer et ciel, sable et vagues, évoquent les nuances d’une aquarelle aux teintes grises, un souffle humide murmuré, un parfum précis, la caresse du sable, l’éternel mouvement des vagues et qui prennent corps autour de la fascination qu’exercent la beauté du visage de Iannis et le mouvement inquiétant de son corps en recherche constante d’équilibre. Cette sensualité n’a rien de stérile, elle ouvre tous les horizons, y transporte Louis, Iannis et sa mère Helena qui s’y trouveront confrontés chacun à leur manière. Pour Louis, ce déferlement de sensualité ressuscite le souvenir de la station balnéaire d’Horville de son enfance, les coquillages ramassés et le cauchemar récurrent qui le hante de ce corps au regard fixe, à la bouche expressive que le ressac lui ramène. Alors que Louis remonte le temps et piétine dans son passé, Iannis dédaigne les images et se délecte d’un horizon hypertrophié, surdimensionne le temps en espace-temps, envahit par surprise chaque instant, chaque endroit y imprégnant son regard de medium, perçant les mystères et les profondeurs de chacun. Helena, mère bouleversée, veut utiliser l’instant, le concret, pour que l’écriture de ses romans érotiques dégage une sensualité qui, copiée sur celle de la vie, laisse entrevoir la beauté du visage de Iannis et percer son désir opiniâtre de posséder Louis comme s’il était un rival ou le lien propre à renouer le complexe d’Œdipe, à amener son fils dans le même monde qu’elle. Dans un second temps, Grimbert, en donnant de la vitesse au livre, ouvre l’espace des protagonistes. Le roman d’aventure dépasse l’ombre de la permanence ubiquitaire de la sensualité, préfère que cette dernière soit un moteur d’action qui, plus que l’inoubliable parfum d’Horville, dégage l’odeur de soi-même, du cauchemar, exactement celle de la peur qui pousse Louis à confier à Iannis Reviews 223 l’accident d’Antoine autrefois, leur amitié de vacances. Reléguant l’atmosphère humide et la station désuète, c’est un silence complice qui plane désormais et capte toute notre attention. Ainsi Louis prend le train pour emmener Iannis en établissement de soins, Iannis tire la sonnette d’alarme, Louis ouvre la portière, tous deux sautent, Louis tiré par le...

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