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FLAGEUL, ELSA. Madame Tabard n’est pas une femme. Paris: Julliard, 2011. ISBN 978-2260 -01839-1. Pp. 126. 16 a. Le titre surprend mais évoque immédiatement le film de Truffaut, Baisers volés, qui forme d’ailleurs le nœud du texte. La narratrice le mentionne plusieurs fois et insère des phrases tirées du film. De plus, Antoine, l’ancien amant d’Alma, rappelle l’instabilité du célèbre personnage de Truffaut, mais alors que celui-là est le détective de M. Tabard, chez Elsa Flageul, il est professeur de littérature comparée et préfère les livres aux gens. Il sert de lien aux chapitres qui portent les noms des trois personnages: Hannah, sa mère Alma, et Antoine. Chaque rencontre se situe au cinéma Royal Palace à Paris qui joue de vieux films. Antoine, comme le jeune homme de Baisers volés, ne sait pas aimer et préfère le provisoire au permanent. Les thèmes de l’amour, de la solitude, de la mémoire et du passage du temps s’entrecroisent. Les personnages se posent des questions sur la difficulté et la peur d’aimer: les doutes, les espoirs et les déceptions. L’imaginaire se mêle au réel. Désirs, rêves et films qui consolent se rattachent à la quête du bonheur, à la femme trompée, au rapport mère-fille. Le récit se déroule de 1981 à 2000. Au début, Hannah, enfant de 6 ans, se revoit devant l’amant de sa mère qui, en visite chez elle, s’annonce comme “Fabienne Tabard”. Que signifie cela? Pour l’Antoine de Truffaut, la femme du marchand de chaussures est “une apparition”. Dans le livre, Antoine apparaît et disparaît selon son gré. Hannah, âgée de 13 ans, aime rire—“je ris comme une bossue” (18)—et nous fait sourire lors de l’achat de son premier soutien-gorge, qui l’observe “en lui faisant les gros yeux” (39). Plus tard, elle nous raconte son premier rendez-vous amoureux qui a lieu, naturellement, au cinéma. Adulte, devenue projectionniste, Hannah revit son passé, ses réactions devant Baisers volés et s’imagine avec l’acteur Jean-Pierre Léaud. Elle admire sa mère, femme libre, belle et jeune, et craint de la perdre car elles ont toutes deux un rapport très fort. Antoine, plus âgé, passe en revue ses moments de bonheur avec Alma, rencontrée dans une salle obscure de cinéma il y a sept ans. Il trompait alors Juliette. Il préférait les débuts d’une aventure où tout est neuf. Il revoit aussi en pensée des films des années cinquante, soixante, quatre-vingt, des films d’horreur comme The Shining de Kubrick, puis sa rupture avec Alma et leurs retrouvailles lorsqu’il est plus vieux. Il tente de se rajeunir en déboutonnant sa chemise et n’hésite pas à lui annoncer ses fiançailles avec Victoire. En revoyant Antoine en l’an 2000, Alma pense à Simone de Beauvoir car elle se révèle maintenant en femme plus forte et indépendante. Cependant, elle est dévouée à sa fille et réfléchit à son statut de mère seule, évoquant les difficultés que les femmes sans mari subissent. Alma souligne l’importance des mots et “des idées en habit de communiantes”. Elle travaille comme traductrice mais humanise les idées. Le dernier chapitre du livre rassemble les trois personnages. Alma retrouve Antoine. Ils regardent Baisers volés et Hannah, peut-être par vengeance, aurait aimé voir un Antoine vieilli et laid. Le couple se rend ensuite au café de leur premier rendez-vous et le cercle se ferme. Alma cherchait un amour permanent mais comprend qu’Antoine en est incapable. Il n’était vraiment qu’une apparition. Ce livre, écrit dans un style clair et rempli de conseils universels, porte surtout sur l’apprentissage et la recherche de l’amour. Pomona College (CA) Monique Saigal 220 FRENCH REVIEW 86.1 ...

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